3 octobre 2025
Le nouveau gouvernement du Canada, membre du Core Group, classe Haïti et son CPT ‘ex-nihilo’ dans la zone rouge : « un pays à éviter à tout prix »
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Le nouveau gouvernement du Canada, membre du Core Group, classe Haïti et son CPT ‘ex-nihilo’ dans la zone rouge : « un pays à éviter à tout prix »

Le Core Group a été établi par la résolution 1542 du Conseil de Sécurité des Nations Unies en 2004, après le départ de l’ancien président lavalas Jean-Bertrand Aristide. Composé notamment de la France, du Canada et des États-Unis, ce groupe est critiqué par l’ancien sénateur Joseph Lambert de « syndicat d’ambassadeurs » impliqué dans la crise actuelle en Haïti. Le « syndicat des ambassadeurs« , Core Group, « se pi gwo pati politik an Ayiti », dénonce Lambert en novembre 2021.

Haïti figure parmi les rares pays des Amériques à être classé au niveau 4 – Ne pas voyager par le gouvernement du Canada, un avertissement qui témoigne de l’extrême instabilité dans laquelle le pays est plongé alors qu’un CPT en place depuis presqu’environ un an continue de marquer des pas sur place tout en s’assurant, selon des habitants déplacés, « d’institutionnaliser la corruption et l’impunité ».

Ce classement, partagé avec des nations en proie à des conflits ouverts ou à des crises humanitaires d’envergure, reflète une réalité alarmante : un État en déliquescence, où la violence des gangs, l’effondrement des institutions et l’absence de perspectives socio-économiques rendent toute tentative de stabilisation illusoire. Alors que les habitants du pays luttent quotidiennement pour leur survie, Haïti demeure un épicentre du chaos, évité par la communauté internationale et abandonné à des dynamiques criminelles qui échappent à tout contrôle.

Toutefois, Haïti dirigé par un CPT inconstitutionnel mis en place par le Core Group, n’est pas seule dans cette liste noire établie par le Canada. Aux côtés de pays ravagés par des guerres, tels que la Syrie et l’Ukraine, ou soumis à des régimes autoritaires comme la Corée du Nord et la Biélorussie, l’île des Caraïbes apparaît comme un territoire où le risque est jugé aussi critique que dans des zones de conflits ouverts.

En Amérique, seul le Venezuela partage ce sinistre classement, en raison de sa crise économique et politique profonde. Cette catégorisation souligne un fait troublant : Haïti, bien que n’étant pas officiellement en guerre, se trouve aujourd’hui dans une situation qui, aux yeux des instances internationales, n’offre plus aucune garantie sécuritaire pour ses propres citoyens ni pour les étrangers.

​En 2004, Mirlande Manigat critiquait la création d’institutions « ex nihilo », c’est-à-dire sans fondement constitutionnel, comme le Conseil des Sages, les jugeant dangereuses pour la démocratie haïtienne. Cependant, en 2023, elle a accepté la présidence du Haut Conseil de la Transition (HCT), une institution également créée sans base légale claire par le Premier ministre Ariel Henry. Cette évolution suscite des interrogations sur la cohérence de ses positions concernant la légitimité des institutions provisoires en Haïti.

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