Une biographie succincte du policier Steeve Emmanuel Laguerre, dit « Fito » (27 ans), dressée par l’un de ses proches, retrace le parcours d’un jeune homme fougueux, énergique et déterminé à servir son pays. Son assassinat brutal, survenu le 19 février 2025 à Solino, aux mains des bandits de la coalition des gangs « Viv Ansanm », laisse sa famille et ses amis dans l’affliction.
Des visages fermés, des cris épars, des corps tombant en syncope… C’est dans une atmosphère lourde d’émotion qu’a été accueillie, ce lundi matin, l’entrée dans la nef de la paroisse Notre-Dame du Perpétuel Secours à Delmas 75, de la dépouille du policier Steeve Emmanuel Laguerre. Ce dernier avait d’abord été exposé dans une salle dédiée avant d’être acheminé en procession jusqu’à l’église. Escorté par des agents du Bureau de lutte contre le trafic de stupéfiants (BLTS) et accompagné de policiers des unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (PNH), le convoi funéraire a progressé dans un protocole ordonné jusqu’à la croisée du transept.
Le célébrant principal, le père Berthony Jean, a salué la bravoure de ceux qui affrontent l’insécurité sans jamais reculer. Dans une homélie émouvante, le vicaire de la paroisse Notre-Dame du Perpétuel Secours a exhorté l’assemblée à manifester sa solidarité envers les policiers, en première ligne dans la lutte contre la terreur imposée par les gangs.
Dévastés par la perte brutale du policier, issu de la 32ᵉ promotion de la PNH et affecté au BLTS, ses proches ont dressé le portrait d’un jeune homme fougueux et animé d’un esprit combatif. Ingénieur en informatique, il était déterminé à mettre son dynamisme et son leadership au service de son pays.
Avant d’intégrer la PNH, il s’était lancé dans diverses petites affaires, notamment le commerce du charbon de bois. Il combattait le vice et l’oisiveté, encourageant ses amis à développer un esprit entrepreneurial, a souligné l’un de ses proches dans une biographie poignante.
La cérémonie funèbre s’est déroulée en présence du responsable de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ), l’inspecteur général Pierre René François, des membres du BLTS et de policiers de la juridiction de Delmas. Au terme des funérailles, un protocole de salves d’honneur a été respecté, avec des coups de feu tirés à la sortie de l’église pour saluer la mémoire du défunt.
Hervé Noel
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