Aviol Fleurant sous protection; Roosevelt Bellevue mis à pied. Les acteurs dans l’affaire de kits scolaires au Palais national sous l‘ombrelle du pouvoir Tèt Kalé…. Pourquoi ? Le journal Haïti-Observateur s’interroge dans sa dernière édition du mercredi 30 août 2017. Le vrai concerné n’est pas celui qu’on pense
Port-au-Prince, mercredi 30 août 2017 ((rezonodwes.com)).-Tout d’abord, il convient de rappeler pour les lecteurs de Rezo Nòdwès, que suite à la révocation inattendue mardi, du ministre des Affaires Sociales pour présumée corruption, la presse internationale est revenue sur l’Indice de Perception de Corruption en Haïti, élaboré dans le dernier rapport de Transparency International. Selon ce document, le pays que dirige les Tèt Kalé [2011-2016/2017…] occupe la 159ème place sur 176 des pays dont les gouvernement sont les plus corrompus de la planète.
Un gros scandale vient d’éclater au sein de l’administration Moïse-Lafontant (I’énième !), souligne l’hebdomadaire de New York, dans son édition du mercredi 30 août 2017. Soudain, commente le journal, le Palais national se trouve en mode de camouflage, histoire d’éviter que soient exposés les proches de la présidence impliqués dans cette affaire de corruption.
Une telle opération ne saurait réussir sans se débarrasser sans tarder du ministre du Travail et des Affaires sociales, révèle H-O. rappelant que son nom ayant fait la une dans les radios de la capitale et sur les réseaux sociaux, dimanche soir et lundi matin. Le journal explique qu’il est tout à fait indiqué que M. Bellevue soit éjecté du cabinet ministériel, dans une vaine tentative d’ apaiser la clameur publique.
En effet, précise l’hebdomadaire Haïti-Observateur, suite au tollé qui a été déclenché dans la presse, depuis déjà presqu’une semaine, dénonçant une opération d’escroquerie au détriment de l’État, dans le cadre d’une commande de kits scolaires, au centre de laquelle a été cité le nom du ministre Roosevelt Bellevue, celui-ci a été révoqué mardi, sans autre forme de procès. Dans l’empressement de se débarrasser de lui, signale H-O, car n’ayant pas eu le temps de faire des consultations en vue de trouver un successeur à M. Bellevue, le Premier ministre Jacques Guy Lafontant a été désigné pour combler cette vacance à titre provisoire.
A noter que la Radio Scoop FM avait, depuis déjà une semaine, dénoncé ce scandale, précisant que le nom des personnes concernées ne seraient pas rendus publics, car ne disposant par encore de documents à ce sujet., néanmoins, cela n’avait empêché cette station de fournir certains détails relatifs à cette affaire que la suite des événements confirme le plus souvent.
Sur les réseaux sociaux, Rezo Nòdwès avait appris dimanche une opération d’escroquerie contre l’Etat haïtien. Il s’expliquerait, selon les détails suivants fournis par H-O, par le fait que M. Bellevue a contracté l’achat de kits scolaires à raison de USD 36 $, alors que l’article en question se vend régulièrement à USD 17 $ sur le marché local. On ne sait pas encore combien de kits ont été commandés. Mais des sources proches du Palais national laissent croire que le nombre ne serait pas inférieur à 200 000.
Si ces chiffres se confirment, cette transaction pourrait aisément se traduire en une rondelette somme qui avoisinerait à peu près un demi-million de dollars. Cela rendrait possible un voyage que le ministre aurait planifié à l’étranger, d’aucuns disaient au Brésil.
Chez nous, rien n’est noir sur blanc au point où la question sur la vraie personne concernée dans cette escroquerie dénoncée se pose publiquement.
Le vrai concerné n’est pas celui qu’on pense
Dans l’émission de Scoop FM, qui avait originellement éclaté le scandale, on faisait état de la participation de deux ministres à cette opération supportés par « deux puissantes femmes » au Palais national. Personne, ni les ministres concernés ni les femmes qu’on faisait passer pour les pilotes de la transaction frauduleuse, n’entend se laisser prendre. À ce jour, l’identité des femmes en question n’est toujours pas connue. Le Commissaire du Gouvernement interviendrait-il pour faire toute la lumière sur ce cas ? Nous en doutons fort.
Mais selon les informations rapportées par Haïti-Observateur, dans certains milieux d’affaires proches du Palais national, on affirme que la présidence n’est pas étrange à cette opération, et que Roosevelt Bellevue a été « tout simplement sacrifié », dans l’espoir d’apaiser la clameur publique. Des gens qui connaissent bien le dossier ont laissé entendre que, comparé à la commande qu’ont réalisée « les autres », ce qui signifierait Aviol Fleurant et les autres, Bellevue ne serait «coupable que d’une peccadille».
Aviol Fleurant intouchable même présument impliqué dans cette escroquerie. Le pouvoir a besoin de lui
Ce ministre est considéré « proche » de la présidence pour avoir réussi à s’insinuer dans les vues de Jovenel Moïse, suite aux contacts qu’il a su établir avec des compagnies chinoises, et qui sont entrées en pourparlers avec l’administration Moïse-Lafontant en vue de l’exécution et du financement d’une série de gros projets évalués à des milliards de dollars. On prétend que Fleurant serait à la base de l’implication des Chinois dans ces contrats et que l’absence de l’actuel ministre du Plan de l’administration compromettrait sérieusement le plan de développement du président Moïse. Autant dire, dans de telles conditions, Aviol Fleurant ne serait pas sur le point de se séparer de l’équipe au pouvoir.
Vu sous cet angle, analyse Haïti-Observateur, le scandale auquel aurait trempé Aviol Fleurant ne parviendrait même pas à l’éclabousser. Car Nèg Kouwan 24/24 la ne manquera pas de sortir l’artillerie lourde pour protéger son homme. Dans cet ordre d’idées, on fera le bouc émissaire de Roosevelt Bellevue qui est maintenant mal vu.
Comme un clou en chasse toujours l’autre, un nouveau scandale nous fait revenir toujours en arrière. Haïti-Observateur conclut en ces termes son article sur l’éclatement de ce scandale d’escroquerie mettant le Palais National en mode camouflage en indiquant que ceux qui accusent Moïse d’être au centre de ce dernier scandale attirent l’attention sur la commande de pétrole qui avait mis l’administration Moï se-Lafontant aux prises avec les importateurs de produits pétroliers. Il s’agit d’une affaire similaire, une commande de carburant qui avait été faite au nom de l’État, mais dont les bénéficiaires étaient le président, la première dame et le conseiller du président Wilson Laleau. Le scandale, qui avait éclaté autour de cette transaction, avait fini par s’éteindre. Ni vu ni connu !
Bellevue vient donc de faire les frais de l’appétit inassouvi des gens n’ayant cure de l’épithète de gouvernement corrompu, surtout que ce scandale éclate le même jour où un ancien colonel américain est arrêté à Boston pour une histoire de pot-de-vin collecté au nom d’un « officiel » haïtien.
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