17 mars 2025
Haïti : Le vers est dans le fruit
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Haïti : Le vers est dans le fruit

L’état de déliquescence d’Haïti n’est pas un accident, ni une fatalité, mais le résultat d’un effondrement orchestré par ceux qui, paradoxalement, se présentent comme ses élites. Loin d’être des bâtisseurs, ces derniers se sont révélés être les principaux architectes du chaos, instrumentalisant la misère et la violence à leur profit.

Dans les coulisses du pouvoir, un pacte tacite unit une partie de l’élite politique et économique à la pègre qui ensanglante les rues. Les gangs armés qui terrorisent la population ne sont pas des entités indépendantes nées spontanément du désordre social ; ils sont financés, armés et entretenus par ceux-là mêmes qui prétendent œuvrer pour la stabilité du pays.

Ministres, sénateurs, hommes d’affaires et barons de l’économie informelle ont trouvé dans ces groupes criminels un moyen efficace de préserver leurs intérêts, d’éliminer leurs adversaires et de maintenir la population sous contrôle.

Cette collusion perverse repose sur une logique cynique : en semant la terreur, ces élites font taire toute contestation populaire et garantissent l’impuissance de l’État. Pendant que la population s’habitue à l’odeur du sang, les politiciens véreux utilisent les gangs comme bras armés pour imposer leur loi, et les magnats de l’économie continuent de prospérer à l’abri du chaos, protégés par une impunité totale.

Le résultat est tragique : un pays où la gouvernance est soumise aux intérêts d’une poignée de prédateurs, où les institutions sont vidées de leur substance, et où la jeunesse, privée d’avenir, devient la proie facile de la criminalité.

Pendant ce temps, les véritables coupables se drapent dans un faux discours de patriotisme et d’indignation, tout en continuant à tirer les ficelles de l’effondrement.Il ne suffira pas d’un sursaut moral pour briser ce cycle infernal. Il faudra une prise de conscience collective, une mobilisation de la diaspora, une pression internationale ciblée sur les financiers de l’insécurité et, surtout, une volonté populaire de refuser cet ordre établi.

L’heure est venue de nommer les coupables, d’exposer leurs complicités et d’exiger des comptes. Car Haïti n’est pas condamnée à la déchéance, mais tant que le vers restera dans le fruit, il continuera à le ronger de l’intérieur.

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