17 mars 2025
16/100 sur l’Indice de Corruption et un référendum illégal : La nouvelle insulte au peuple haïtien
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16/100 sur l’Indice de Corruption et un référendum illégal : La nouvelle insulte au peuple haïtien

Un référendum hors-la-loi : l’ultime illusion d’un gouvernement défaillant ayant obtenu 16 points sur 100 dans le tableau de l’indice de perception de la corruption

L’ Edito du Rezo

L’Eglise catholique, par la voix de Mgr Max Leroy Mesidor, qui se demandait s’il n’y avait pas un plan caché d’extermination des Haïtiens, va-t-elle maintenant accepter que l’Eglise fait partie d’une mascarade de référendum interdit par la Constitution, un projet tendant à déshumaniser l’homme haïtien ? Qu’attend-il pour rappeler son envoyé au sein de cette institution corrompue et apatride ?

Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), qui agit en toute impunité, s’apprête à orchestrer un référendum qui ouvre la voie à une réflexion fondamentale : sous quel texte juridique une telle consultation peut-elle avoir lieu ? Derrière cette tentative de révision constitutionnelle, un homme est en première ligne, dont la famille nucléaire vit hors d’Haïti : Patrick Saint-Hilaire, président autoproclamé d’un Conseil électoral provisoire (CEP) que beaucoup considèrent comme illégal et illégitime. Pourtant, cette initiative n’a aucune base légale. L’article 284 de la Constitution haïtienne est sans équivoque : les référendums sont interdits.

Une manœuvre politique sous couvert de réforme

La mise en place d’un référendum dans un pays ravagé par l’instabilité et la corruption est un projet aussi téméraire qu’incohérent. Comment un gouvernement, fraîchement épinglé par Transparency International avec un score exécrable de 16 sur 100 en matière de gouvernance et de transparence, peut-il prétendre légiférer sur une question aussi déterminante que la Constitution elle-même ?

La présence de Patrick Saint-Hilaire aux côtés d’Alix Didier Fils-Aimé, Premier ministre imposé et rejeté par l’opinion publique, dénote l’absurdité de cette entreprise. L’homme qui n’a pas réussi à se faire élire sénateur de l’Ouest est aujourd’hui l’artisan d’un référendum impopulaire. Un simulacre de démocratie où les bulletins de vote risquent de peser moins lourd que les balles des gangs qui font la loi dans les rues.

Pendant que ce gouvernement prépare un référendum, la population s’enfonce de plus en plus dans la pauvreté et l’insécurité. Le 29 mars 2025, date à laquelle plusieurs organisations promettent une riposte populaire à ce projet, risque d’être le théâtre d’un affrontement entre une classe dirigeante déconnectée et une population exaspérée.

Car, alors que des gangs incendient une partie de l’Hôpital Général, MM Saint-Hilaire et Fils-Aimé estiment que la priorité est de faire avaler aux Haïtiens une réforme imposée par la force. Le droit constitutionnel devient une monnaie d’échange pour un pouvoir en perdition.

La scène politique haïtienne a quelque chose de tragiquement ironique. Alors que les balles des gangs résonnent dans la capitale, le gouvernement parle de festivités : carnaval, bals, festivals. Un gouvernement qui prétend organiser des festivités alors que son peuple pleure ses morts.

Haïti est-elle condamnée à répéter le cycle infernal des manipulations constitutionnelles ? Les Haïtiens accepteront-ils un référendum illégal sous la pression d’un gouvernement aux abois ?

La réponse appartient au peuple, mais une chose est sûre : les illusions de grandeur d’un gouvernement qui n’a plus ni légitimité ni crédibilité ne résisteront pas à l’implacable réalité du rejet populaire.

Un Pouvoir en Quête de Légitimité, un Peuple en Quête de Justice

Le projet référendaire du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) n’est rien d’autre qu’un écran de fumée destiné à légitimer un pouvoir imposé par des arrangements politiques obscurs. Car comment un exécutif incapable d’assurer la sécurité de son peuple peut-il prétendre réécrire la Constitution ? Comment un gouvernement qui échoue à garantir l’accès aux services de base peut-il espérer imposer un texte fondamental à une population meurtrie ?

L’enjeu dépasse le simple cadre juridique. Il ne s’agit pas seulement d’un référendum illégal, mais d’un abus de pouvoir manifeste, d’une tentative de remodeler l’ordre constitutionnel au profit d’une classe politique coupée des réalités du pays. Ce n’est ni une volonté populaire ni une nécessité nationale qui motivent cette entreprise, mais bien un calcul stratégique visant à asseoir un pouvoir fragile sur des bases factices.

Le fondement même de ce référendum est une violation flagrante de l’article 284 de la Constitution haïtienne, lequel interdit toute révision par voie référendaire. Pourtant, Patrick Saint-Hilaire et ses soutiens persistent, jouant sur l’épuisement d’un peuple accablé par la crise.

Mais Haïti n’a-t-elle pas déjà trop souffert des dérives autoritaires et des manipulations constitutionnelles ?
Les leçons de l’histoire ont-elles été à ce point oubliées ?

L’ère des « Papa Doc » et « Baby Doc » a montré que la confiscation du pouvoir par des moyens détournés finit toujours par engendrer révolte et chaos. Croit-on vraiment que les Haïtiens accepteront encore d’être réduits au silence ?

L’obsession du référendum : une priorité cynique

Pendant que le gouvernement s’acharne à vendre son référendum, la situation du pays se détériore.

  • L’Hôpital général, symbole de la déshérence de l’État, brûle sous les assauts des gangs.
  • Les écoles ferment, les familles fuient, la terreur règne.
  • Le pays sombre dans une insécurité sans précédent.

Et pourtant, ce qui préoccupe le pouvoir, ce n’est ni la faim, ni la violence, ni l’effondrement des infrastructures, mais bien l’organisation d’un référendum illégal. Un référendum qui, s’il venait à avoir lieu, se déroulerait sous la menace des armes, dans un climat de peur et de résignation forcée.

La stratégie est claire : fatiguer le peuple, l’affamer, l’accabler, jusqu’à ce qu’il accepte l’inacceptable. Mais l’histoire d’Haïti a prouvé qu’un peuple acculé finit toujours par se lever.

Le 29 Mars 2025 : une réponse annoncée

Face à cette mascarade institutionnelle, plusieurs organisations ont promis une réaction ferme. Le 29 mars 2025, une date hautement symbolique – anniversaire de la Constitution de 1987 – s’annonce comme un tournant décisif.

Le référendum aura-t-il lieu ? Le peuple haïtien se laissera-t-il imposer une nouvelle violation de ses droits ?

Ce qui se joue aujourd’hui en Haïti dépasse le simple cadre d’une réforme constitutionnelle. C’est une question de dignité nationale, de survie démocratique.

Si l’histoire a prouvé une chose, c’est que l’illusion d’un pouvoir qui croit pouvoir tout se permettre finit toujours par s’effondrer. Haïti n’est pas un terrain vierge d’histoire. Les pages du passé regorgent de soulèvements nés de l’arrogance de ceux qui pensaient pouvoir la gouverner contre sa volonté.

Et si le gouvernement continue à mépriser cette réalité, alors le 29 mars pourrait bien être le début d’un nouveau chapitre. Pas celui du référendum, mais celui du rejet populaire.

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