18 mars 2025
Député Célestin. Carnaval, referendum, élections : Budget de guerre piraté pour financer le chaos !
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Député Célestin. Carnaval, referendum, élections : Budget de guerre piraté pour financer le chaos !

Les dépenses somptuaires engagées pour les festivités carnavalesques de 2025 sont une insulte à notre souffrance collective. Désormais, l’évidence saute aux yeux : les dirigeants nous ont bernés, et la question de l’élimination des gangs n’a jamais été leur véritable préoccupation. Tout récemment, l’un d’entre eux et non des moindres, auréolé du titre de président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), est même allé jusqu’à Vatican implorer le Saint-Père d’envoyer Notre-Dame du Perpétuel Secours pour délivrer Haïti de la fureur des gangs.

Parallèlement, pour rassurer les fervents fidèles que la Miraculeuse aura suffisamment d’argent pour se procurer bougies et chapelets, un budget de guerre est mis en avant. Tout cela n’était que du bluff ! Pendant que les gangs terrorisent, que l’intervention des forces de l’ordre se fait attendre, que l’économie s’effondre et que l’accès à la nourriture, à l’éducation et aux soins de santé devient un luxe inaccessible pour la majorité de la population, le CPT persiste dans son aveuglément. Refusant de voir la réalité en face, il accélère son cap vers son carnaval, son référendum constitutionnel et ses élections.

Gangs et Conseil Présidentiel de Transition : deux facettes d’une même réalité

La désolation est partout, transformant notre quotidien en un enchaînement de tristesse et de souffrance ! Les autorités, complices de cette descente aux enfers, n’hésitent pourtant pas à financer, à hauteur de 536 millions de gourdes, trois jours de festivités carnavalesques au profit d’une horde de corrompus. Comment justifier une dépense aussi scandaleuse alors que la population meurt de faim, que les enseignants du secteur public sont constamment en grève pour réclamer à cor et à cri des ajustements de salaires, que les enfants sont privés d’éducation et que des hôpitaux ferment faute de moyens, avec un personnel soignant sous-payé ? Tout cela se déroule sur fond de dégradation accélérée des conditions sécuritaires du pays.

Cet argent aurait pu constituer un levier stratégique dans la lutte contre les gangs armés qui contrôlent des pans entiers du territoire, en dotant les forces de l’ordre des moyens nécessaires pour reprendre le contrôle du pays. Avec ces 536 millions de gourdes, auxquelles s’ajoutent les sommes mirobolantes allouées aux nombreuses structures chargées de l’organisation du référendum constitutionnel et des élections, il aurait été possible de financer des actions prioritaires au service de la sécurité et du bien-être de la population.

Toujours l’étonnement avec la bande à neuf ; le Comité du Carnaval National ne compte aucun représentant de la zone d’accueil parmi ses membres. De plus, la mairie de Fort-Liberté n’a reçu aucun financement de cette juteuse opération, même pas pour la réparation de son local délabré. Pourtant, il sera le lieu de leur forfaiture, l’une des villes les moins sales du pays.

Fort-Liberté un joyau souillé

Entouré de sa baie idyllique et des vestiges de sa fortification, Fort-Liberté porte une charge symbolique lourde dans l’histoire de l’indépendance haïtienne. Ville de résistance et de luttes militaires, elle est indissociable de la naissance d’Haïti. Joyau caché aux potentialités culturelles et touristiques considérables, elle ne mérite pas cette souillure et ne doit pas être l’objet d’une indécence aussi flagrante dans un contexte de chaos national.

Tout investissement à Fort-Liberté devrait avoir pour objectif de transformer la ville en un centre éducatif, à la fois pour les jeunes Haïtiens et les visiteurs étrangers, afin de promouvoir une meilleure compréhension de l’histoire de l’indépendance et des luttes qui l’ont forgée. Grâce à une restauration soignée et à la mise en valeur de ses richesses culturelles, ce site emblématique pourrait devenir une destination touristique de premier plan, générant ainsi un impact économique significatif pour la région.

Un carnaval pour détourner l’attention et perpétuer la mascarade

Ce carnaval n’est pas une simple distraction, c’est une mise en scène visant à détourner l’attention sur l’essentiel et fait partie des manœuvres cyniques orchestrées par le CPT. Une fois de plus, tout ceci prouve que le Conseil n’est pas la solution, mais bien une autre facette du problème.

Il est temps d’agir : dissolvons le CPT et reconstruisons Haïti !

Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) est une imposture politique. Il ne représente ni les intérêts du peuple haïtien ni une solution à la crise actuelle. Sa véritable mission est d’assurer la perpétuation d’un système gangrené, profitable à une oligarchie locale corrompue et à des forces étrangères qui tirent les ficelles dans l’ombre. Sous sa gouverne, Haïti ne connaît qu’une insécurité croissante, un effondrement économique et social aggravé, et une généralisation du chaos. Maintenir cette structure, c’est accepter la faillite d’un État déjà en ruine.

Il est impératif d’en finir avec cette mascarade et de poser les bases d’un véritable renouveau national, porté par des personnalités crédibles et indépendantes, ancrées dans les réalités du pays et affranchies de toute tutelle étrangère.

À cette fin, nous proposons que l’Université d’État d’Haïti (UEH), en tant qu’institution nationale de savoir et de réflexion, organise dans un délai maximal d’un mois des consultations nationales. Ces dernières devront rassembler des représentants légitimes des forces vives de la nation, désignés par une instance de coordination. Les participants auront pour mission de :
1) Désigner un(e) président(e) de
transition, sur la base d’un consensus national, détaché(e) des influences politiques, économiques et étrangères.
2) Mettre en place un gouvernement de salut public restreint, chargé de restaurer la sécurité, d’amorcer une réforme institutionnelle profonde et de jeter les bases d’un redressement national.
3) Élaborer une feuille de route claire et réaliste pour organiser, à moyen terme, des élections véritablement souveraines, libérées des manipulations extérieures et du clientélisme politique.

Refusons la mascarade, engageons-nous pour un vrai changement ! Il ne tient quà nous de briser le cycle du chaos et d’ouvrir la voie à une Haïti libre, prospère et véritablement indépendante. Nous ne devons plus nous contenter de solutions superficielles ni d’illusions politiques dictées par des forces extérieures. Haïti doit faire un choix : investir dans sa sécurité et sa souveraineté, ou sombrer définitivement dans l’anarchie.

L’heure est à un sursaut collectif, à une mobilisation nationale contre ce système de prédation qui gangrène l’avenir de notre pays.

Grand Pré, 31 Janvier 2025
Hugue CÉLESTIN
Membre de :

Federasyon Mouvman Demokratik Katye Moren (FEMODEK)

Efò ak Solidarite pou
Konstriksyon Altènativ Nasyonal Popilè (ESKANP)

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