20 novembre 2025
Kenya | Corruption : La police recrute en échange de pots-de-vin, selon un rapport de l’EACC
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Kenya | Corruption : La police recrute en échange de pots-de-vin, selon un rapport de l’EACC

Enquête sur le Recrutement National de la Police : Soupçons de Corruption

Le processus de recrutement et d’embauche au sein du Service national de la police est actuellement sous le feu des projecteurs en raison de scandales de corruption impliquant des pots-de-vin. L’Agence nationale d’éthique et de lutte contre la corruption (EACC) a lancé un audit approfondi visant à évaluer l’ampleur des pratiques illicites dans la police, notamment dans le recrutement, la gestion financière et la mise en œuvre des politiques internes.

Cette enquête vise à déterminer si la corruption s’infiltre dès le processus d’embauche, des signalements faisant état d’agents ayant payé des pots-de-vin pour intégrer le service. Parallèlement, l’audit analysera les politiques et les procédures internes afin d’évaluer l’efficacité des mécanismes de lutte contre la corruption et d’identifier les failles potentielles.

Un autre volet de cette investigation portera sur la gestion financière au sein du service de police, avec un examen minutieux de l’affectation des fonds alloués. L’objectif est d’établir si des dysfonctionnements systémiques favorisent le développement de pratiques corruptives et sapent l’intégrité du corps policier.

Les pratiques de corruption au sein des forces de l’ordre sont loin d’être un phénomène isolé. Selon le dernier rapport de l’EACC, les cas de corruption impliquant des policiers ont connu une recrudescence en 2023, avec 75 % des personnes interrogées reconnaissant avoir soudoyé des agents de la circulation. De plus, 71 % des répondants ont admis avoir versé des pots-de-vin à des policiers pour obtenir divers services. Ces chiffres marquent une hausse significative par rapport aux 69 % enregistrés en 2022, ce qui alimente les inquiétudes sur la profondeur du problème.

Le rapport met en évidence un système de corruption enraciné, où l’obtention d’un poste dans la police ou l’accès à certains services est conditionné au paiement de sommes importantes. Cette tendance fragilise la confiance du public envers les forces de l’ordre et soulève des interrogations sur la capacité de l’État à éradiquer ces pratiques.

Alors que le ministère de l’Intérieur a annoncé la levée du gel du recrutement imposé depuis 2022 pour des raisons budgétaires, des milliers de nouvelles recrues devraient rejoindre les rangs de la police en 2025. Le Secrétaire principal à la Sécurité intérieure, Raymond Omollo, a confirmé que cette décision ouvrirait la voie à l’intégration de nouveaux agents, y compris des officiers cadets, conformément aux recommandations du groupe de travail chargé des réformes du Service national de la police, du Service pénitentiaire et du Service national des jeunes.

Ce groupe de travail, présidé par l’ancien président de la Cour suprême, David Maraga, avait exprimé des préoccupations concernant le recrutement des cadets, soulignant des irrégularités et un sentiment d’injustice parmi les agents en service. Le rapport préconise une réforme du processus de sélection afin de mieux répondre aux besoins de leadership à long terme de la police. Parmi les recommandations, il est suggéré que les candidats cadets disposent d’un diplôme de fin d’études secondaires avec une note minimale de B, tandis que les agents en poste pourraient accéder à cette formation après l’obtention d’un diplôme universitaire et la validation d’une formation interne spécifique.

Face à ces défis, la réussite des réformes annoncées dépendra de la mise en place de mécanismes rigoureux pour garantir un recrutement transparent et la restauration de la confiance du public dans les forces de l’ordre.

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