14 octobre 2025
L’administration Trump ordonne le retrait quasi-total des employés de l’USAID répartis dans 120 pays, dont Haïti
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L’administration Trump ordonne le retrait quasi-total des employés de l’USAID répartis dans 120 pays, dont Haïti

Washington, D.C. — L’administration Trump a annoncé mardi le retrait de la quasi-totalité des employés de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), mettant ainsi fin à une mission de six décennies consacrée à l’éducation, à la lutte contre les épidémies et à la lutte contre la famine dans le monde.

Un avis publié en ligne détaille cette décision, dernière en date d’une série de mesures ayant fortement réduit les activités de l’agence. Selon l’Associated Press, des courriels ont également été envoyés aux employés de l’USAID.

Un impact majeur sur l’aide humanitaire

Fondée en 1961, l’USAID joue un rôle clé dans la politique étrangère américaine en fournissant une aide humanitaire dans plus de 120 pays, notamment Haïti. Ce retrait menace des milliards de dollars de projets, notamment l’aide à la sécurité de l’Ukraine et des programmes éducatifs pour les filles afghanes sous le régime taliban.

Cette mesure fait suite à un gel précédent de l’aide étrangère. Des membres de l’administration Trump et des équipes d’efficacité dirigées par le milliardaire Elon Musk ont jugé de nombreux programmes de l’USAID superflus, entraînant des licenciements massifs et des coupes budgétaires.

Les critiques estiment que la dissolution de l’agence affaiblira l’influence américaine à l’étranger, offrant un avantage stratégique à la Chine et à la Russie.

Une transition brutale

La directive prend effet à minuit vendredi, accordant aux employés directs travaillant à l’étranger 30 jours pour rentrer aux États-Unis, sauf s’ils sont jugés essentiels. Les contractuels non essentiels verront leurs contrats terminés.

Parmi les alternatives envisagées figuraient l’intégration de l’USAID au sein du Département d’État, la fermeture de missions de moindre envergure et la réduction des opérations dans les plus grandes.

Plusieurs initiatives de santé publique, dont des programmes décisifs dans l’éradication de la polio et de la variole, ainsi qu’un programme de lutte contre le VIH/SIDA qui a sauvé plus de 20 millions de vies en Afrique, ont déjà été suspendues. De même, les équipes financées par les États-Unis chargées de répondre aux épidémies mondiales, comme celle d’Ebola en Ouganda, ont été démantelées.

L’arrêt soudain des opérations a laissé en suspens des centaines de millions de dollars de denrées alimentaires et de fournitures médicales bloquées dans les ports, en attente de distribution.

Des conséquences incertaines

Les employés locaux de l’USAID, qui ne bénéficient pas des protections fédérales, ne se verront pas proposer de compensations de départ, ce qui met en péril leur avenir professionnel. Les fonctionnaires américains de l’agence, quant à eux, seront mis en congé administratif.

L’American Foreign Service Association, qui représente les diplomates américains, s’oppose fermement à cette mesure et prépare une action en justice pour tenter de l’annuler.

Une décision contestée

Elon Musk a déclaré lundi sur X (ex-Twitter) : « Nous avons passé le week-end à broyer l’USAID. »

Le sénateur républicain John Kennedy a réagi mardis avant l’annonce officielle : « À ceux qui sont contrariés, je dirais, avec tout le respect, appelez quelqu’un qui s’en soucie. Il va falloir s’y habituer. »

De son côté, Philip Brenner, professeur émérite de relations internationales à l’Université américaine de Washington, a affirmé à Newsweek : « La tentative de l’administration Trump de démanteler l’USAID est à la fois illégale et imprudente. »

Vers une bataille judiciaire

Cette décision devrait faire l’objet de contestations juridiques, car le statut indépendant de l’USAID est protégé par la législation du Congrès. Des parlementaires des deux partis estiment que sa dissolution sans approbation législative pourrait être illégale.

Certains employés pourraient bénéficier d’exceptions leur accordant un délai supplémentaire pour se relocaliser. Cependant, l’incertitude demeure alors que l’agence voit ses effectifs et sa direction démantelés en masse.

Le site web de l’USAID, qui avait été mis hors ligne durant le week-end, est réapparu mardi soir avec uniquement l’avis de rappel des employés affiché.

Alors que l’avenir de l’aide humanitaire américaine est en suspens, les conséquences à long terme de cette restructuration restent incertaines.

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