Chaque fois qu’un contingent de soldats ou de policiers atterrit à l’aéroport de Port-au-Prince, les autorités suscitent l’espoir. La semaine dernière, le Premier ministre Fils- Aimé a annoncé qu’avec une nouvelle promotion de gradués de la PNH et l’arrivée du deuxième contingent de policiers kenyans, la lutte contre les gangs est assurée.
Engagées dans la course folle au carnaval, les autorités de facto, qui ne pourront pas organiser d’élections en 2025, selon les prévisions de l’ONU dans un rapport soumis mercredi au Conseil de sécurité, ont demandé qu’une force de maintien de la paix de l’ONU remplace la force multinationale pourtant accueillie avec joie sur le terrain
Cette force multinationale est financée par un fonds fiduciaire avec seulement 101,1 millions de dollars de promesses de dons, alors qu’une force de l’ONU serait financée par le budget de maintien de la paix de l’ONU.
M. Guterres prépare les options pour le rôle futur de l’ONU en Haïti.
Le ministre de facto des Affaires Étrangères, M. Jean-Victor Harvel Jean Baptiste, a expliqué au Conseil qu’une mission de maintien de la paix des Nations Unies était cruciale, réitérant ainsi les propos des anciens ministres des Affaires Étrangères, de M. Ariel Henry et de M. Garry Conille. Faisant écho à António Guterres, il a annoncé que la violence des gangs, les massacres et les enlèvements constituent « une menace existentielle “ pour la sécurité des Haïtiens – et menacent ” la survie même de notre État », sans évoquer le fait que, malgré tout, un carnaval de réjouissance est prévu en mars à Fort-Liberte pour faire danser les Haïtiens au milieu du chaos annoncé.
M. Guterres s’est dit « consterné par la brutalité et l’ampleur des violences » commises par les gangs, citant des rapports de violences sexuelles, y compris des viols collectifs et le recrutement d’enfants.
« Les échecs du processus politique ont contribué à créer un climat dans lequel ces atrocités sont devenues possibles », a-t-il déclaré.
M. Guterres a affirmé que la feuille de route de la transition qui a débuté après l’assassinat de M. Moise « a été d’une lenteur inquiétante ».
« En d’autres termes, l’objectif de rétablir les institutions démocratiques d’ici février 2026 est compromis », a noté le chef de l’ONU. Le CPT dont trois membres d’entre eux sont « accusés de braquage de la BNC », de corruption et d’incapacité totale à diriger pourrait-il continuer à conduire le pays vers un avenir incertain ?
