5 octobre 2025
La réponse du Président José Raúl Mulino au Président Donald Trump à Davos : « Le canal de Panama appartient au Panama et restera panaméen »
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La réponse du Président José Raúl Mulino au Président Donald Trump à Davos : « Le canal de Panama appartient au Panama et restera panaméen »

L’affaire Noriega, qui a culminé avec l’invasion américaine du Panama en 1989, est intimement liée aux enjeux stratégiques du canal de Panama. Manuel Noriega, alors dictateur panaméen, était accusé de trafic de drogue, de corruption et de collaboration avec des cartels, mais son indépendance croissante face aux intérêts américains, notamment sur la gestion du canal, a exacerbé les tensions. L’intervention militaire américaine, officiellement justifiée par la lutte contre le narcotrafic et la restauration de la démocratie, visait également à garantir un contrôle indirect sur le canal, essentiel pour le commerce mondial et la sécurité stratégique des États-Unis.

« Le canal de Panama n’a jamais été une concession ni une faveur offerte par les États-Unis. Le Panama avance et ne se laisse pas distraire par ce genre de déclarations », a affirmé le chef d’État panaméen lors d’une table ronde au Forum économique mondial.

Ce mercredi 22 janvier, au Forum de Davos en Suisse, le président panaméen José Raúl Mulino a fermement réagi aux déclarations du président américain Donald Trump, qui a menacé de « reprendre » le contrôle du canal interocéanique.

Lors d’une table ronde, Mulino a catégoriquement rejeté les propos de Trump en les qualifiant de « mensongers » et a réaffirmé : « Le canal de Panama appartient au Panama et restera panaméen. »

« Le canal de Panama n’a jamais été une concession ni une faveur offerte par les États-Unis. Le Panama avance et ne se laisse pas distraire par ce genre de déclarations », a-t-il martelé. Ces propos font écho au discours d’investiture de Trump, lundi, où il avait exprimé son intention de reprendre le contrôle du canal.

Le président américain élu, Donald Trump, a répondu par une déclaration controversée : « La Chine contrôle le canal de Panama, et ce n’est pas nous qui le lui avons donné. Nous l’avons donné au Panama, et nous allons le récupérer. »

En réponse, Mulino a rappelé que le canal n’était ni une concession ni un don, mais le résultat de luttes populaires et des accords signés en 1977 par le président américain de l’époque, Jimmy Carter. Ces traités prévoyaient la restitution du canal au Panama en décembre 1999.

La Chine, de son côté, a tenu à souligner qu’elle ne participe pas à la gestion ou à l’exploitation du canal et n’interfère pas dans ses affaires, comme l’a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Depuis Davos, le président Mulino a évoqué le droit international, rappelant qu’il est inadmissible de chercher à imposer des décisions anachroniques, faisant référence à l’époque de Theodore Roosevelt, sous la présidence duquel le canal avait été construit il y a plus d’un siècle.

En dépit des tensions, Mulino a plaidé pour une coopération avec Washington, notamment sur les questions de sécurité. « Cette crise peut ouvrir des opportunités pour aborder d’autres sujets d’intérêt commun avec les États-Unis, sur lesquels nous travaillons depuis longtemps », a-t-il déclaré.

Il a également évoqué le défi migratoire majeur auquel le Panama est confronté à sa frontière avec la Colombie. Le canal de Panama, construit par les États-Unis et inauguré en 1914, reste essentiel pour le commerce mondial, les États-Unis et la Chine étant ses deux principaux utilisateurs.

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