minute de la rédaction
Sur les sentiers battus de la politique haïtienne, un personnage se dégage, celui de l’homme qui, à chaque instant, cherche à tenir les deux bouts d’une corde qui se déglingue. Claude Joseph, un de ces noms qui résonnent comme un miroir des contradictions de notre monde politique, incarne cette danse incertaine entre deux vérités irréconciliables. Mais peut-on vraiment avoir le beurre et l’argent du beurre sans en payer le prix ?
Il est là, drapé dans des discours de circonstance, dénonçant les gangs tout en serrant la main de ceux qui, dans l’ombre, pactisent avec eux. Il réclame justice pour Jovenel Moïse, tout en récoltant les dividendes ternissants de son absence. Dans ses propos, dénonce le journaliste Moise Garçon, un appel au démantèlement du Conseil Présidentiel de la Transition (CPT) ; dans ses actes, l’installation de ses alliés et amis à des postes stratégiques.
Mais au-delà de cette façade se cache une vérité plus sombre : l’immobilisme déguisé en progrès. L’art de jouer des deux côtés de la barrière, aussi stratégique soit-il, empêche toute perspective de changement réel. Comment construire un avenir sur des fondations ébranlées par des alliances de circonstance et des discours contradictoires ? Dans ce ballet politique, les pas hésitants du Dr Claude Joseph ne font que reproduire une valse que les Haïtiens connaissent bien : celle où le pouvoir est un jeu d’équilibre et non un outil de transformation.
Au creux de cette intrigue, une interrogation, comme un miroir tendu à la société haïtienne, s’impose. Que signifie réellement vouloir le changement dans un pays où le statu quo est maintenu par ceux qui prétendent le combattre ? Peut-on dénoncer tout en collaborant, exiger la justice tout en en profitant, prétendre à l’intégrité tout en jouant d’alliances douteuses ?
Claude Joseph par sa complexité et son caractère incarné, symbolise le piège de l’ambition personnelle en politique. Dans son double jeu, il est devenu le témoin d’une classe dirigeante qui confond stratégie et transformation, efficacité et éthique. Or, le changement auquel Haïti aspire ne peut naître d’une telle danse, où chaque pas trahit la direction annoncée.
Dans ce laboratoire, une évidence surgit, implacable : le chemin de la vraie transformation passe non seulement par la rhétorique, mais aussi par des actes en phase avec les idéaux proclamés. C’est peut-être la leçon à tirer de Claude Joseph et de tant d’autres qui, dans l’histoire bouleversée d’Haïti, ont voulu le beurre et l’argent du beurre, sans jamais comprendre que le vrai prix du changement, c’est justement l’intégrité et non le détenteur d’un doctorat en woule’m de bò kote dlo a koule pi fre jusqu’à devenir ouvertement le porte-parole de gangs terroristes criminels.
