La corruption a émergé comme un problème majeur au Kenya et dans d’autres pays mal classés.

Classement comparatif
Seuls le Nigeria (17%) et le Congo-Brazzaville (13%) se classent moins bien que le Kenya, ce qui met en évidence les inquiétudes généralisées concernant les compétences et l’intégrité de la police dans ces pays.
En revanche, la Tanzanie, voisine de l’Afrique de l’Est, s’est révélée être un leader dans la région, se classant neuvième avec un score de 53%. Sur le continent, le Burkina Faso (68%), le Maroc (64%) et le Bénin (61%) sont en tête de liste pour le professionnalisme de la police.
Brutalités policières et protestations publiques

Les forces de police kenyanes ont fait l’objet d’un examen minutieux à la suite de multiples incidents de mauvaise conduite. Les manifestations contre le projet de loi de finances en juin 2024 ont mis en lumière la brutalité policière, avec des rapports d’enlèvements et d’usage excessif de la force. Des vidéos circulant en ligne ont capturé des moments troublants, suscitant l’indignation du public et des appels à la responsabilité.
La question a refait surface lors des récentes manifestations contre le féminicide, où les violences policières à l’encontre des manifestants ont conduit le secrétaire principal à l’intérieur, Raymond Omollo, à exprimer publiquement ses regrets.
Problèmes systémiques dans la police africaine
Le rapport Afrobaromètre, réalisé entre 2021 et 2023, a révélé des problèmes systémiques dans les forces de police africaines. Seul un citoyen sur trois a exprimé sa confiance dans sa police pour faire respecter l’État de droit et maintenir l’ordre.
L’enquête a identifié la corruption systémique, les brutalités policières et un manque général de professionnalisme comme des obstacles majeurs à une police efficace. L’Afrique du Nord a enregistré les niveaux de confiance les plus élevés, avec 51 % des personnes interrogées exprimant leur confiance dans leurs forces de police, tandis que l’Afrique centrale est à la traîne avec 37 %.
La corruption dans la police
La corruption est apparue comme un problème important au Kenya et dans d’autres pays mal classés. Le Kenya se classe au 10e rang des pays africains où la police est la plus susceptible d’exiger des pots-de-vin, 52 % des personnes interrogées ayant fait part de ces préoccupations. Le Liberia (77%), le Nigeria (72%) et la Sierra Leone (68%) sont en tête de cette liste douteuse.
Implications pour le Kenya
Malgré le rôle essentiel de la police dans le maintien de l’ordre public, la confiance de la population kenyane dans cette institution s’effrite. Les problèmes généralisés de corruption et de brutalité entravent non seulement l’efficacité de la police, mais érodent également la confiance, qui est cruciale pour la coopération du public en matière d’application de la loi.
Perspectives d’avenir
Pour rétablir la confiance du public, des réformes axées sur la responsabilité, la transparence et la formation professionnelle sont essentielles. Les exemples comparatifs de pays de premier plan comme le Burkina Faso et le Maroc montrent que des progrès sont possibles avec les bonnes politiques et le bon leadership.
For more details, view the full Afrobarometer Report here.
