Les prix du pétrole ont reculé jeudi, mettant un terme à une récente tendance haussière, alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a adopté une position plus restrictive en matière de politique monétaire. Le Brent, référence européenne, a perdu 0,69 %, clôturant à 72,88 dollars pour livraison en février, tandis que le West Texas Intermediate (WTI), référence américaine, a reculé de 0,95 % pour finir à 69,91 dollars, lors de sa dernière cotation pour l’échéance de janvier.
La réunion de la Fed a entraîné des ajustements dans les prévisions économiques. Bien que la Banque centrale ait abaissé son taux directeur de 0,25 point, elle a également signalé une réduction des perspectives de baisses de taux supplémentaires pour 2025. Ce positionnement a renforcé le dollar, rendant le pétrole, libellé en dollars, plus cher pour les acheteurs utilisant d’autres devises. Selon les analystes, cette appréciation du billet vert contribue directement au ralentissement de la demande pétrolière mondiale.
Parallèlement, l’offre abondante sur les marchés mondiaux et des perspectives de demande énergétique modestes ont accentué la pression baissière. Ces facteurs, combinés à la prudence monétaire de la Fed, créent une dynamique pesant sur les cours du brut. Les observateurs soulignent que ce recul pourrait se prolonger si les signaux économiques ne s’inversent pas.
Les marchés restent également attentifs à l’évolution des contextes géopolitiques, qui influencent souvent les cours du pétrole. Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies, a évoqué une « lueur d’espoir » en Syrie, après la chute de Bachar al-Assad. Ce renversement, orchestré par une coalition d’islamistes radicaux, ouvre des perspectives incertaines pour l’unité du pays. Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, a déclaré que ces nouvelles forces doivent œuvrer à rassembler la population syrienne pour éviter une domination future par un régime autoritaire.
Ces développements, qu’ils soient économiques ou politiques, viennent nourrir les incertitudes sur les marchés pétroliers. La volatilité actuelle reflète un équilibre fragile entre l’offre et la demande, mais également les attentes vis-à-vis des grandes institutions financières et des décisions stratégiques qui en découlent. Les fluctuations du pétrole risquent donc de s’intensifier à court terme, avec des implications importantes pour les économies mondiales et les acteurs du secteur énergétique.
