Emmanuel Macron, président français, s’est souvent retrouvé au centre de controverses diplomatiques en raison de propos ou d’attitudes jugés maladroits par ses homologues étrangers. Retour sur ces incidents qui ont marqué sa présidence.
Haïti : des mots qui fâchent
Le 21 novembre 2023, en marge du sommet du G20, Emmanuel Macron a été filmé répondant à un Haïtien l’accusant, lui et la France, d’être responsables de la situation chaotique en Haïti. Le président français a rétorqué que ce sont « les Haïtiens qui ont tué Haïti en laissant le narcotrafic », avant de qualifier les dirigeants haïtiens de « complètement cons » pour avoir évincé un Premier ministre qu’il considérait comme « super ».
Ces propos ont suscité une réaction immédiate du chef de la diplomatie haïtienne, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, qui a convoqué l’ambassadeur de France, Antoine Michon, pour exprimer son indignation. Haïti a dénoncé des déclarations jugées « inacceptables » et demandé des rectifications. Selon un communiqué haïtien, l’ambassadeur français a reconnu le caractère « malheureux » des propos.
Comores : une plaisanterie qui ne passe pas
Dès le début de son premier mandat en 2017, Emmanuel Macron a suscité la controverse lors d’une visite en Bretagne. Évoquant le kwassa-kwassa, une embarcation utilisée par les pêcheurs comoriens et les passeurs, il a déclaré : « Ah non, c’est à Mayotte, le kwassa-kwassa ! Il pêche peu, il amène du Comorien. »
Cette remarque a choqué le gouvernement comorien. Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bacar Dossar, a exigé des excuses, qualifiant la déclaration de « choquante et méprisante ». Pour le président comorien Azali Assoumani, ces propos étaient imputables à la « jeunesse » d’Emmanuel Macron, alors âgé de 39 ans. Face à la polémique, l’Élysée a finalement admis qu’il s’agissait d’un « trait d’humour malheureux ».
Burkina Faso : un discours condescendant
Quelques mois plus tard, lors d’une visite au Burkina Faso, Emmanuel Macron a prononcé un discours devant des étudiants de l’université de Ouagadougou. Déclarant vouloir une « relation adulte » entre la France et l’Afrique, il a néanmoins provoqué une polémique en répondant à une étudiante qui l’interrogeait sur l’électricité dans les universités.
« Vous me parlez comme si j’étais encore une puissance coloniale ! Mais moi, je ne veux pas m’occuper de l’électricité dans les universités au Burkina Faso ! C’est le travail du président ! » a-t-il lancé, avant de plaisanter sur le départ inattendu de son homologue burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré : « Du coup, il est parti réparer la climatisation. »
Bien que cet échange ait peu fait de bruit dans les médias burkinabés, il a provoqué des réactions outrées en France. La France Insoumise a dénoncé une attitude « indigne », tandis que Nicolas Bay, alors au Front National, a parlé d’un « incident diplomatique ».
Japon : maladresses en série
Lors du sommet du G7 à Hiroshima en 2023, Emmanuel Macron a commis plusieurs impairs. Sa tenue – costume noir, chemise blanche et cravate noire – a été perçue par les médias japonais comme une tenue de funérailles. De plus, son contact physique, notamment une main posée dans le dos du Premier ministre japonais devant un mémorial, a surpris dans un pays où les interactions tactiles sont peu courantes, surtout depuis la pandémie de Covid-19.
Autre maladresse : lors d’une séance de discussions, le président français a posé son sac à dos au sol, un geste considéré comme inapproprié dans la culture japonaise.
Un style controversé
Ces épisodes révèlent une tendance récurrente : Emmanuel Macron est parfois perçu comme maladroit, voire condescendant, dans ses interactions internationales. Si certains y voient des erreurs de communication, d’autres y discernent un manque de sensibilité culturelle qui nuit aux relations diplomatiques.
Face à ces critiques, le président français continue d’affirmer son style, oscillant entre modernité et maladresse. Pourtant, chaque faux pas rappelle l’importance d’une diplomatie empreinte de retenue et de respect des sensibilités locales.