En Haïti, les violences faites aux femmes et aux filles constituent une urgence nationale amplifiée par les violences domestiques et celles exercées par des gangs armés. Dans le cadre de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences de genre, le Refuge des Femmes d’Haïti (Ref-Haïti) alerte sur l’ampleur de cette crise et appelle à une mobilisation nationale et internationale pour restaurer la dignité et la sécurité des femmes haïtiennes.
Note de Presse
Ref-Haïti : Mobilisation pour les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles
Croix-des-Bouquets, le 25-11-24
Le Refuge des Femmes d’Haïti (Ref-Haïti) s’associe à la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, qui se déroule du 25 novembre au 10 décembre. Cette année, nous mettons l’accent sur deux formes de violences qui continuent de dévaster nos communautés : les violences domestiques et la violence exercée par les gangs armés, qui affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles en Haïti.
Une double vulnérabilité pour les femmes et les filles
- Violences domestiques :
En Haïti, les violences domestiques demeurent une réalité alarmante. Des milliers de femmes subissent quotidiennement des abus physiques, sexuels, psychologiques et économiques dans leur propre foyer. Ces violences sont souvent banalisées ou dissimulées par peur, honte ou par manque de soutien. - Violence des gangs :
La montée des gangs armés dans plusieurs régions du pays a accentué les vulnérabilités des femmes et des filles. Elles deviennent souvent des cibles lors des conflits entre gangs, subissant viols collectifs, kidnappings et exploitation sexuelle. Dans les quartiers sous contrôle de ces groupes, les femmes vivent dans une peur constante, limitant leur accès à l’éducation, à la santé et à des opportunités économiques.
Conséquences graves
Ces formes de violence ont des répercussions dévastatrices :
- Psychologiques : Dépression, anxiété, stress post-traumatique.
- Physiques : Blessures graves, invalidité, voire décès.
- Économiques : Réduction de la participation des femmes au travail, appauvrissement des familles.
- Sociétales : Détérioration du tissu social, augmentation des inégalités et cycles de pauvreté.
Face à cette situation critique, Ref-Haïti appelle à des actions concrètes :
- Renforcement des lois et des politiques publiques :
- Adoption et application stricte de lois contre les violences domestiques et sexuelles.
- Mise en place de tribunaux spécialisés pour juger les cas de violences basées sur le genre.
- Soutien aux survivantes :
- Augmentation des refuges et centres d’accueil pour les femmes en danger.
- Garantie d’un accès gratuit aux services médicaux, psychosociaux et juridiques.
- Lutte contre l’impunité des gangs :
- Renforcement des capacités des forces de l’ordre pour protéger les femmes et les filles dans les zones de conflit.
- Déploiement de campagnes de désarmement et de programmes de réinsertion sociale.
- Sensibilisation communautaire :
- Mobilisation des leaders locaux, religieux et communautaires pour briser le silence autour des violences.
- Promotion de l’éducation sur les droits des femmes dans les écoles et les communautés.
Ref-Haïti invite toutes les parties prenantes — gouvernement, société civile, organisations internationales et citoyens — à s’unir pour mettre fin à ces violences. La sécurité et la dignité des femmes et des filles doivent devenir une priorité nationale.
Les 16 jours d’activisme ne sont pas qu’une campagne : c’est un appel à changer durablement les mentalités et à bâtir une Haïti où les femmes et les filles peuvent vivre sans peur, sans violence, et avec des opportunités égales.
Contact Presse
Refuge des Femmes d’Haïti (Ref-Haïti)
Email : refugedesfemmesdhaiti@gmail.com
Site web : www.refhaiti.org