À l’occasion de la journée internationale des Droits de l’enfant, le BUNADEFF dénonce l’inaction de l’État haïtien dans l’éradication de la violence des gangs armés sur les enfants et les femmes.
Le Bureau National de la Défense des Droits de l’Enfant et de la Femme (BUNADDEF), dans sa mission de Promouvoir les droits humains et la démocratie en Haïti, surtout de défendre les droits des plus démunis, les droits inaliénables, imprescriptibles et inhérents à la personne humaine, en particulier ceux des enfants et des femmes, victimes des abus de droit, a observé avec consternation le recrutement des enfants par les gangs, et la montée en puissance de la violence des gangs armés sur la population, notamment à Delmas, Solino, Routes de frères, etc., ce qui a occasionné des pertes énormes en vies humaines durant les mois d’Octobre et Novembre 2024, et BUNADDEF profite de cet instant pour adresser ses sympathies aux familles victimes par ces drames.
BUNADDEF critique et condamne le comportement insouciant des autorités de l’État qui refuse de rétablir la sécurité à Port-au-Prince, où depuis des mois les activités scolaires, judiciaires, professionnelles, commerciales sont paralysées : En date du 10 mai 2024, des enfants ayant entre 10 et 12 ans accompagnent des membres de gangs lors d’une marche organisée par le chef d’une alliance de groupes armés à Delmas, connu sous le sobriquet de “ Viv Ansanm”. À voir la réalité, ils font partie des gangs. Et, suivant un rapportde l’ONU qui dénonce le récrutement massif des enfants par les gangs en Haïtien octobre 2024, environ 49 % des enfants sont recrutés de gré ou de force dans les gangs en raison de la faim et de la pauvreté, ils commettent des délits et des crimes.
Du même coup, la crise humanitaire s’accélère, le 14 novembre 2024, des milliers de familles ont fui leurs foyers à cause de la violence des gangs, dont les jumelles Leïla et Leïna, un mois après leur naissance, n’ont pas été épargnées, leur mère a laissé le foyer pour se réfugier au local de l’OPC à Bourdon. Du 15 au 17 novembre 2024, les gangs « Viv ansanm » font à Solino d’autres victimes, dont des enfants brûlés vifs dans un incendie criminel d’une maison qu’ils ont attaqué, les enfants piégés à l’intérieur ont connu une mort violente. Et, à Vivy-Mitchell, route des Frères, des bandits armés ont détruit une partie d’une maison pour créer un passage, ont assassiné 5 membres d’une même famille, dont : trois femmes, un homme et un enfant de dix (10) ans abattus.
En effet, BUNADEFF note quela Journée internationale des droits de l’enfant,célébrée le 20 novembre, reste une date importante pour les enfants. Car, elle rappelle l’adoption de la Déclaration des droits de l’enfant le 20 novembre 1959 et, 30 ans plus tard, la Convention internationale relative aux droits de l’enfant par l’ONU qui a défini 54 droits de l’enfant: le droit à la vie, à la santé, à l’éducation, de jouer, le droit de vivre avec ses parents, d’être protégé de la violence et de la discrimination, etc. Note que les droits à la sécurité et à la vie sont des droits fondamentaux qui doivent être garantis par l’État selon l’article 19 de la Constitution haïtienne de 1987.
En définitive, BUNADEFF demande à l’État haïtien de prendre en considération les réclamations pertinentes et constitutionnelles des droits de l’enfant, car « leurs droits fondamentaux» sont garantis tant par la Constitution haïtienne de 1987 (Articles 32-1, 32-2) sur l’éducation des enfants comme charge de l’État, l’article 261 de la Constitution qui fait obligation à l’État haïtien d’assurer la protection intégrale de tous les enfants, et l’article 3 de la Convention relative aux droits des enfants qu’il a ratifié en 1994 reconnait que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être primordial. En conséquence, l’État doit garantir le droit des enfants, et prendre des mesures pour stopper l’hémorragie de l’insécurité qui affecte le bien-être des enfants en Haïti. À partir de cette note sollicitant des changements dans le pays, BUNADEFF espère que l’État haïtien assumera ses responsabilités.
Shelove BELY,
Av., Coordonnateur Général
Email : bunaddef@gmail.com