Port-au-Prince, le 12 novembre 2024 —Le Collectif des Partis Politiques du 30 janvier a adressé au Conseil Présidentiel de Transition (CPT) une correspondance qui témoigne d’un mécontentement croissant à l’égard de l’actuelle administration de transition haïtienne. Le retrait non matérialisé de leur représentant, M. Edgard Leblanc Fils, traduit un revirement dans le rapport entre les forces politiques et le CPT, présidé par Leslie Voltaire.
Exigence d’un Dialogue Ouvert et Inclusif
Le Collectif réitère son désir d’engager un dialogue constructif avec le CPT pour résoudre ce qu’il considère être un déséquilibre dans la gouvernance transitoire. La lettre mentionne clairement la disposition du Collectif à « discuter des modalités à suivre afin de procéder au remplacement de son représentant ». Cette initiative souligne un besoin urgent de réformes au sein du CPT pour garantir la participation active des partis politiques dans les processus décisionnels.
Cette démarche reflète une exigence de plus grande inclusion au sein de l’organe directeur de la transition, visant à éviter toute marginalisation des différentes sensibilités politiques représentées au sein du Collectif. Selon les analystes politiques, cette demande n’est pas seulement un appel au respect des engagements passés, mais une mise en garde contre les risques d’une polarisation accrue si le CPT persiste dans sa démarche actuelle.
Un Contexte de Tensions Politiques Croissantes
La correspondance du Collectif arrive dans un contexte particulièrement tendu, où les divisions entre les partis politiques et le CPT se sont exacerbées. La structure de transition, initialement conçue pour unifier les forces politiques du pays dans une période de crise, semble aujourd’hui être perçue comme une institution qui privilégie certains acteurs aux dépens d’autres.
Les partis politiques représentés dans le Collectif insistent sur le fait que l’absence de réponse formelle à leur lettre initiale du 7 octobre démontre une forme de mépris envers leurs revendications. En outre, ils évoquent des « capacités institutionnelles du CPT » qu’ils considèrent comme insuffisantes pour gérer efficacement cette transition, un constat qui pourrait inciter à revoir les fondements même de cette institution transitoire.
Le Dilemme du Président Leslie Voltaire
Face à cette pression croissante, le président du CPT, Leslie Voltaire, se trouve à un carrefour décisif. Devant la détermination du Collectif, il devra soit engager un processus de réforme interne pour apaiser les tensions, soit risquer un isolement progressif des forces politiques qui soutiennent la transition. Le maintien de la cohésion au sein du CPT dépendra donc de sa capacité à répondre de manière appropriée aux demandes du Collectif.
