Nul n’ignore qu’Haïti traverse actuellement des moments extrêmement difficiles à tous les niveaux. Sur le plan sécuritaire en particulier, ce que le pays vit au quotidien dépasse l’entendement. On pourrait même dire qu’il est livré aux démons par la mauvaise foi de ses dirigeants.
À un tel carrefour, certaines figures reconnues pourraient mettre leur expertise au service d’un véritable plan de sécurité, capable de rétablir la libre circulation des biens et des personnes.
C’est dans ce contexte que le nom de Mario Andrésol a émergé. Un nom qui inspire la crainte. Un nom associé depuis longtemps aux questions de sécurité publique en Haïti. Une lueur d’espoir, croyait-on.
Ancien officier d’infanterie des Forces Armées d’Haïti (FAd’H), où il a servi de 1982 à 1995, puis ancien Directeur général de la PNH de 2005 à 2012, Andrésol avait bâti une réputation solide dans la lutte contre l’insécurité.
Pourtant, cet homme doté d’un passé aussi fort et remarquable a été officiellement installé comme Secrétaire d’État à la Sécurité publique en janvier 2025… et douze mois plus tard, ce ne sont que rumeurs de suspensions et constat d’inaction. Une honte totale. Son nom passe désormais inaperçu, tandis qu’il se contente d’empocher son salaire sans rendre de véritable service à la population.
Qu’est-il devenu ?
Est-il toujours réellement en poste ?
Selon le ministre de la Justice, Patrick Pélissier, l’ancien chef de la PNH bénéficierait du plein appui du ministère dans la lutte contre l’insécurité. On s’attendait donc, légitimement, à ce qu’un tel professionnel prenne cette mission à bras-le-corps.
Et pourtant… l’homme semble être venu faire sa « santé économique », sans gêne. Il encaisse tranquillement ses chèques et ignore la mission qui lui a été confiée. Le nom qui suscitait l’espoir, le nom qui imposait le respect, est devenu l’un des plus décevants que l’on puisse imaginer.
Le mannequin se faufile dans l’ombre, sans bruit. Au lieu d’agir pour améliorer la sécurité de la population haïtienne, il semble ne servir que ses propres intérêts et ceux de ses pairs.
Aujourd’hui, alors qu’il occupe toujours son poste, l’insécurité explose. Les groupes armés gagnent du terrain et imposent leur loi. Des postes de péage illégaux sont installés au cœur même de Port-au-Prince, sans parler des autres régions du pays.
Qui l’aurait cru ?
Hélas, nous ne faisons que décrire une triste réalité : celle d’une partie des professionnels haïtiens, souvent dépourvus du courage nécessaire pour affronter le mal ou dire la vérité.
Mais le temps est maître de tout. Il finit toujours par dévoiler le vrai visage de celles et ceux qui complotent contre le bien-être collectif. Comme Secrétaire d’État à la Sécurité publique, tout comme son ministère de tutelle, Mario Andrésol porte une responsabilité volontaire et directe dans la situation alarmante du pays.
Me Louimann MACÉUS, Av.
Président ECCREDHH
Membre d’Amnesty International
Formation spécialisée en Droits humains & Droit international humanitaire (CUHD/Genève)
Formation spécialisée en Politique publique des droits humains (IPPDH/OEA/Mercosur/CIDH)
Ex-Point focal OSI-Haïti
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