13 octobre 2025
Crise : lettre ouverte de la FEDOFEDH au Premier ministre Alix Didier Fils
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Crise : lettre ouverte de la FEDOFEDH au Premier ministre Alix Didier Fils

AiméMonsieur le Premier Ministre,Haïti est aujourd’hui une nation en captivité. Ce n’est pas seulement une figure de style – notre pays ressemble désormais à une prison à ciel ouvert, où les murs sont invisibles, mais où l’insécurité, la violence et la peur agissent comme des chaînes puissantes sur notre quotidien.

Le peuple haïtien est pris en otage depuis trop longtemps, mais ici, il n’y a pas de rançon clairement exigée. Nous ne savons même pas qui sont exactement nos ravisseurs, tant l’ennemi semble se dissimuler dans les méandres d’un système qui nous étouffe.Qui sont ces oppresseurs ?

Est-ce ce « Viv ansanm », cette notion qui devrait incarner la solidarité, mais qui semble chaque jour plus illusoire ? Car sous le couvert de ce « vivre ensemble », les Haïtiens sont exposés aux pires violences : meurtres, kidnappings, viols, et disparitions. Ou bien est-ce l’œuvre de forces plus puissantes, agissant dans l’ombre, avec une impunité que l’on peine à comprendre ?

Dans ce brouillard d’injustice et de terreur, le peuple peine à identifier les acteurs de son malheur.La Mission multinationale de soutien sécurité (MMAS), déployée pour rétablir un semblant de stabilité, n’a jusqu’à présent pas eu l’impact escompté. Le peuple se demande pourquoi.

Pourquoi cette force internationale ne parvient-elle pas à protéger les civils, à mettre fin aux actes de violence qui gangrènent nos rues ?

Comment expliquer qu’en dépit de cette mission, la violence continue de progresser, et que nos familles, nos jeunes, nos femmes et nos enfants vivent toujours dans la crainte ?À la Fédération des organisations de femmes pour l’Égalité des Droits humains (FEDOFEDH), nous assistons, impuissantes et dévastées, aux tragédies qui frappent notre peuple.

Il y a quelques jours, une éminente urologue a perdu la vie – une perte immense pour notre pays. Nos cerveaux, ceux qui aspirent à construire, à soigner, à servir cette nation, semblent condamnés, car il n’y a aucun espace sûr où exercer leur vocation. Dans ce contexte, comment espérer une reconstruction de notre société ?

Les familles les plus vulnérables fuient leurs foyers, cherchant un refuge improbable dans un pays où même les quartiers autrefois sûrs ne le sont plus. Parallèlement, les gouvernements se succèdent, comme un ballet sans fin, changeant aussi rapidement que les promesses qu’ils offrent.

Nous avons aujourd’hui un nouveau un Premier Ministre en fonction depuis quatre jours, vu la situation, la Fedofedh s’attendait à voir déjà des actions concrètes. Pourtant, toujours pas de réponse concrète aux souffrances quotidiennes du peuple. Toujours pas un mot de l’état sur la fermeture de l’aéroport international Toussaint Louverture ?

La FEDOFEDH espère que vous aviez pris le temps de bien évaluer la situation avant d’accepter le poste. Où est l’urgence dont vous avez parlé dans votre discours, Monsieur le Premier Ministre ?

Comment organiser des élections alors que le territoire lui-même échappe au contrôle de l’État et du Conseil de Transition ?

La FEDOFEDH, ainsi que des milliers de citoyens, réclame la liberté pour Haïti. Nous rêvons d’une nation en paix, libérée de la violence et du désespoir, où chaque Haïtien pourrait vivre et prospérer en sécurité. Mais ce rêve est-il encore une possibilité ou devons-nous, avec amertume, le reléguer au rang d’utopie ?

Monsieur le Premier Ministre, le peuple attend des actions, pas seulement des discours ni des pleurs. Nous avons besoin de vous voir prendre en main cette situation, de voir l’État défendre et protéger ses citoyens. C’est à vous de démontrer qu’une Haïti libre, sécurisée, et en paix est non seulement possible, mais atteignable.

En espérant que cet appel trouvera une réponse rapide et appropriée, veuillez recevoir, Monsieur le Premier Ministre, l’assurance de notre engagement indéfectible envers le peuple haïtien.

Respectueusement,Novia Augustin

Présidente de la Fédération des organisations de femmes pour l’Égalité des Droits humains (FEDOFEDH)

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