By Patrick Prézeau Stephenson
Le récent changement de leadership en Haïti, marqué par la destitution de Garry Conille au profit d’Alix Didier Fils-Aimé, un homme d’affaires et candidat malheureux au sénat, a suscité de vives inquiétudes. Cette transition, bien que présentée comme un effort de stabilisation, révèle de graves dangers liés à l’influence croissante de certains secteurs dans les sphères politiques haïtiennes. Des voix influentes, telles que celles de Me Samuel Madistin et Jacques Ted Saint-Dic, respectivement de la « Fondasyon Je Klere » et du Bureau de Suivi de l’Accord de Montana (BSA), expriment leur scepticisme. Ces observateurs avisés estiment que cette mainmise des élites sur le pouvoir risque d’aggraver la crise actuelle au lieu de l’atténuer.
Une Gouvernance Contestée et un Premier Ministre sous le Feu des Critiques
Pour Madistin et Saint-Dic, le choix de Fils-Aimé ne semble pas anodin : il s’inscrit dans une tendance inquiétante où le pouvoir politique est de plus en plus domine par un certain secteur. En rappelant les rumeurs de de pot-de-vin entourant la candidature de Fils-Aimé en avril 2024 ils ravivent la nature problématique de ce choix . Ce passé controversé laisse planer des doutes sur sa capacité à mener le pays dans un esprit de justice et de transparence. Madistin n’a pas mâché ses mots, dénonçant l’influence des « contrebandiers » qui, selon lui, reprennent le contrôle politique du pays, une accusation lourde qui alimente le climat de méfiance généralisée.
Ted Saint-Dic renchérit en qualifiant de « dangereux » le fait de confier la direction politique à une figure associée a ce secteur. Selon lui, cette orientation de la gouvernance ne fait qu’éloigner davantage l’État des aspirations populaires, consolidant au passage une élite économique plus soucieuse de ses propres intérêts que du bien commun.
Le Défi des Élections : Crédibilité Compromise
La principale question qui se pose maintenant est la suivante : cette nouvelle équipe sera-t-elle en mesure d’organiser des élections crédibles ? Pour Madistin et Saint-Dic, la réponse est non. Ils estiment qu’une administration marquée par des allégations de corruption et des intérêts privés dominants ne peut garantir un processus électoral juste. Les élections, selon eux, risquent d’être manipulées pour consolider l’influence des groupes puissants, limitant ainsi les possibilités de changement réel.
Face à cette perspective, les deux leaders exigent que le Conseil Présidentiel de Transition arrête de perdre du temps avec des décisions qui aggravent la situation. Ils appellent à un recentrage sur les besoins immédiats de la population, notamment la sécurité et la réduction de la violence des gangs armés qui ravagent le quotidien de nombreux Haïtiens.
Une Crise de Gouvernance dans une Période d’Instabilité Extrême
Les observateurs dénoncent également l’avidité des autorités en place, qu’ils accusent de négliger la gravité de la crise. Ils regrettent le manque de solidarité et de moralité qui, selon eux, devrait pourtant guider toute action gouvernementale dans cette période critique. En accusant les membres du Conseil de Transition de dédaigner les préoccupations du peuple haïtien, Madistin et Saint-Dic lancent un appel fort à une prise de conscience : le pays ne peut survivre à une gouvernance dominée par des intérêts privés en période de crise.
Les Dangers à Venir : Un Appel au Changement de Cap
Le manque de clarté sur la composition du cabinet de Fils-Aimé n’augure rien de bon. Avec une rencontre prévue pour le 13 novembre, que le nouveau Premier Ministre aurait évitée, l’opacité et l’instabilité semblent encore de mise. La formation d’un cabinet ancré dans la moralité et la transparence semble aujourd’hui un impératif pour éviter un basculement définitif dans la crise.
En fin de compte, Haïti se retrouve à un carrefour où un changement de cap est vital. Sans une réforme profonde des institutions et sans un leadership qui mette le peuple avant les intérêts privés, le pays continuera de sombrer dans un cycle de violence, de méfiance et de misère. Les appels à un gouvernement plus responsable et éthique se multiplient, mais seul le temps dira si ces demandes trouveront écho dans un avenir politique qui reste pour l’instant incertain.
1 https://www.alterpresse.org/spip.php?article31131
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