À Verrettes, des policiers instaurent un point de péage à Moreau-Drouet
Des chauffeurs de véhicules en provenance de Mirebalais et se rendant à Pont-Sondé via le tronçon de Verrettes sont contraints de payer jusqu’à 50 000 gourdes aux policiers de l’Unité temporaire antigang (UTAG) pour traverser la « zone à risque » de Moreau-Drouet, un territoire contrôlé par le gang « Gran-Grif », selon les dénonciations de René Charles, président du Syndicat des planteurs visionnaires pour le développement de la vallée de l’Artibonite (SPVDA).
René Charles déplore une lutte acharnée entre des policiers affectés au commissariat de Verrettes et des bandits armés affiliés au gang « Gran-Grif » pour le contrôle de la route de Liancourt, précisément dans la localité de Moreau-Drouet. Transformée en véritable « zone à risque » par les criminels, cette portion de route représente le seul passage pour les usagers cherchant à éviter la route nationale numéro 1, sous l’emprise du gang de Canaan.
Pour traverser ce secteur, les usagers sont régulièrement escortés par des policiers qui, en échange de cette protection, exigent un paiement de 50 000 gourdes de la part des chauffeurs, rapporte le leader syndical. La semaine dernière, au cours d’échanges de tirs entre policiers et bandits, deux blessés ont été enregistrés, révèle René Charles : un policier a été touché à la main et un chauffeur de camion a été blessé à l’abdomen, précise-t-il. Le gang « Gran-Grif » mène une lutte acharnée contre les forces de l’ordre pour maintenir leur contrôle sur ce segment de route, considéré comme un atout stratégique pour leurs activités criminelles.
À Port-au-Prince et dans d’autres régions, l’instauration de points de péage par des groupes armés est devenue courante. Tandis que les gangs opèrent sans entraves, extorquant les usagers de la route à Martissant, Morne-à-Cabris, Canaan et Malpasse, certains policiers suivent leur exemple en établissant des points de péage, comme à Moreau-Drouet, déplore René Charles. Ce comportement des policiers, censés lutter contre les bandes criminelles qui saignent les automobilistes, est fermement dénoncé par les organisations paysannes.