13 octobre 2025
Etats généraux, Conférence nationale et Référendum : Seul un régime parlementaire de gouvernement est la solution
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Etats généraux, Conférence nationale et Référendum : Seul un régime parlementaire de gouvernement est la solution

Depuis 30 ans, dans la politique haïtienne, les élites parlent d’États généraux, de Conférence nationale et de référendum. Dans l’histoire de la France et de nombreux autres pays, les Etats généraux, la conférence nationale et le référendum ont été utilisés pour résoudre les crises politiques par les élites. Depuis 220 ans, Haïti traverse une crise politique qui va des pères fondateurs tels que : Jean Jacques Dessalines, Alexandre Pétion, Henri Christophe jusqu’à l’actuel premier ministre Garry Conille. Les différentes élites du pays tentent de blâmer la communauté internationale pour la crise. Des pays tels que : Les États-Unis, le Canada et la France sont en première ligne du jeu des reproches que les élites irresponsables d’Haïti et du monde tentent de rejeter sur ces trois pays. Les élites haïtiennes déclarent que le pays est dysfonctionnel à cause de l’esclavage, de la dette d’indépendance que le président Boyer a dû payer à la France, de l’impérialisme américain et de bien d’autres raisons.

Selon les recherches effectuées par les lauréats du prix Nobel de 2024 comme les économistes Darren Acemoglu et James Robinson dans leur livre Pourquoi les nations échouent, la raison ultime du dysfonctionnement dans de nombreux pays, y compris en Haïti à tous les niveaux, est due aux décisions politiques prises par les dirigeants du pays au sommet. Si les décisions politiques sont bonnes, le pays en bénéficie. Si elles sont mauvaises, le pays en souffre. Étant donné que les décisions politiques sont la raison des problèmes majeurs du pays, le système politique qui pousse ces politiciens à prendre les mauvaises décisions est aussi important que la décision elle-même. Par exemple, juste après l’indépendance, Jean Jacques Dessalines a choisi de ne pas avoir un gouvernement d’union nationale où tous les pères fondateurs et les généraux étaient représentés. Cela a causé son assassinat et sa mort. George Washington, l’un des pères fondateurs des États-Unis, a choisi d’avoir un gouvernement d’unification nationale après la guerre d’indépendance contre la Grande-Bretagne.

Sous un régime présidentiel, les présidents François Duvalier, Jean Claude Duvalier, Jean Bertrand Aristide, Joseph Michel Martelly ont choisi de travailler avec des gangs tels que : les Tontons Makoutes, les chimères Lavalas et les Bandis légaux au lieu d’organiser les institutions du pays telles que l’armée et la police. Ce sont des décisions politiques qui ont mis le pays dans cette réalité de violence des gangs et de kidnapping que la population du pays vit au moment où j’écris cet article. La communauté internationale n’est pas responsable de ces décisions, nous le sommes.

Après le départ de Jean Claude Duvalier en 1986, nous n’avons pas réussi à créer dans la constitution de 1987 un système politique qui puisse apporter la paix et la stabilité dans le pays. Ce système politique est le système parlementaire ou le régime parlementaire de gouvernement où il n’y a pas d’élection directe du président. Le Parlement choisit un premier ministre après l’élection de ses membres à la chambre des députés. Le premier ministre forme le gouvernement avec les autres membres de la chambre des députés où la plupart des partis politiques seront représentés sous la forme d’une unification nationale. Le Sénat et la Chambre des députés, dans un format d’Assemblée nationale, choisissent le président avec un rôle cérémonial. Les personnes qui poussent aux États généraux, au référendum et à la conférence nationale soutiennent un système présidentiel de gouvernement avec un président et un vice-président. Un système présidentiel où nous avons un président et un vice-président n’apportera jamais la paix et la stabilité dans le pays. Tout comme sous Jean Jacques Dessalines, François Duvalier, Jean Bertrand Aristide et bien d’autres présidents, le pouvoir sera entre les mains d’une seule personne au lieu d’une assemblée ou d’un parlement comme c’est le cas en Allemagne, au Canada, en Italie,  au Royaume-Uni, aux Bahamas, en Éthiopie, en Jamaïque, à Trinité-et-Tobago et dans bien d’autres pays.

Archange Deshommes, Consultant en crises politiques et sécurité publique

Auteur de plus de 70 articles sur Haïti et le monde

Fondation – Idées Pour Réformes

Adeshommes@hotmail.com / 786-768-3000

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