Alors que Leslie Voltaire, en grande pompe, annonce son départ pour la Colombie pour participer à une activité sur les politiques environnementales dont n’importe quel ministre aurait pu s’acquitter, la situation à Port-au-Prince prend une tournure dramatique. La chasse aux habitants du quartier de Solino se poursuit, marquée par une escalade des attaques des gangs qui sévissent dans et autour de la capitale haïtienne.
Samedi, une attaque de gang a contraint de nombreux résidents à fuir leurs foyers, tandis que la violence continue d’ébranler la sécurité des quartiers. De la fumée s’élevait au-dessus de Solino, où les habitants, affolés, attachaient des matelas, des meubles, des ustensiles de cuisine et d’autres possessions sur des camions. D’autres ont pris la fuite à pied, portant tout ce qu’ils pouvaient sauver.
Les gangs intensifient leurs attaques sur plusieurs localités, alors qu’une grande partie de la ville et de ses banlieues est sous le contrôle de divers groupes armés violents, unis sous l’égide d’une alliance commune connue sous le nom de Viv Ansanm. Dans le quartier de Solino, des milliers de résidents ont été déplacés au cours des derniers jours, y compris ceux qui avaient déjà fui d’autres quartiers, comme l’a signalé le Programme Alimentaire Mondial (PAM) lors d’une conférence de presse vendredi.
Le nombre total de personnes déplacées en Haïti a doublé au cours des trois derniers mois, atteignant presque 700 000, selon le PAM. Un homme souhaitant garder l’anonymat a partagé son désespoir : « Je ne peux pas compter le nombre de fois où j’ai quitté ma maison… Chaque fois que j’arrive dans un nouvel endroit, je m’enfuis. »
Kettelie Morose, une résidente exaspérée de Solino souffrant d’hypertension et d’autres maladies, a déclaré que des « bandits » l’avaient chassée de son domicile. « Je suis responsable de plusieurs enfants et je ne sais pas quoi faire », a-t-elle exprimé.
La crise sécuritaire d’Haïti continue d’alimenter une catastrophe humanitaire. Le Programme Alimentaire Mondial a rapporté que 5,4 millions d’Haïtiens, soit environ la moitié de la population, souffrent de faim aiguë, avec des cas de famine signalés parmi les personnes déplacées internes.
