Les mineurs représenteraient jusqu’à 50 % des effectifs des gangs armés en Haïti, selon le dernier rapport du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). À l’approche du déploiement de la Force de suppression des gangs (FRG), un protocole visant à reconnaître les « enfants enrôlés » comme des victimes a été élaboré, annonce Roberto Benes, directeur régional de l’UNICEF.
Des chiffres alarmants : jusqu’à 50 % des membres de la coalition « Viv ansanm » seraient âgés de moins de 18 ans, indique l’UNICEF dans un rapport publié il y a deux mois. Cette situation exige une réponse adaptée. En visite en Haïti, Roberto Benes, directeur régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes, s’est félicité de l’élaboration d’un protocole signé par les Nations unies, la société civile haïtienne et les pays partenaires pour la protection des mineurs enrôlés.
Ce protocole prévoit de considérer les enfants comme des victimes et d’orienter ceux en conflit avec la loi vers des mécanismes de protection, d’accompagnement psychosocial et de réinsertion, conformément aux normes internationales applicables aux droits de l’enfant, plutôt que vers des poursuites pénales classiques.
Selon l’UNICEF, 278 enfants auparavant associés à des groupes armés ont été réinsérés l’an dernier au moyen d’un programme dédié. La représentante de l’UNICEF en Haïti, Geetanjali Narayan, met en avant ces résultats et évoque des perspectives encourageantes. Elle rappelle par ailleurs que plus de 680 000 enfants sont affectés par la violence, souvent déplacés et exposés à divers abus. Les responsables onusiens appellent, en conséquence, à un soutien accru des partenaires internationaux pour renforcer les dispositifs de protection et de réintégration.
Hervé Noel
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