Lettre ouverte au CPT et au Gouvernement Conille
Objet : Conséquences néfastes de l’ego et de l’immaturité des autorités sur la situation sécuritaire et politique du pays
La FEDOFEDH tient à exprimer sa profonde préoccupation face à l’escalade de l’insécurité qui sévit actuellement en Haïti. Cette situation tragique est le reflet d’une crise de gouvernance et d’une déconnexion entre les autorités publiques et les réalités quotidiennes du peuple haïtien.
Actuellement, la situation dans des localités comme l’Estère et l’Arcahaie est des plus préoccupantes, marquée par une violence inouïe et une détérioration continue des conditions de vie. Dans l’Artibonite, les massacres perpétrés par la base « Grand Griffe » ont semé la terreur et causé de nombreuses pertes en vies humaines, tandis que les autorités peinent à rétablir l’ordre. Parallèlement, la vague massive de déportations d’Haïtiens
depuis la République dominicaine se poursuit dans l’indifférence générale. Ces déportations, souvent brutales et sans respect des droits humains, contribuent à l’aggravation de la crise humanitaire, ajoutant à la souffrance d’une population déjà traumatisée par l’insécurité et la précarité.
Nous observons avec regret que l’ego et l’immaturité de plusieurs dirigeants empêchent la mise en œuvre des actions collectives et concertées indispensables pour rétablir la sécurité et répondre aux attentes des citoyens. Cette incapacité à s’unir pour remplir leurs responsabilités est une trahison de leur mission, notamment en ce qui concerne l’organisation d’élections transparentes, inclusives et crédibles.
La FEDOFEDH tient à rappeler aux conseillers présidentiels qu’il est clairement stipulé dans l’accord du 3 avril que, sous aucun prétexte, leur mandat ne peut être prolongé au-delà de la période convenue. Nous soulignons avec insistance que la violation de cet engagement représenterait un échec monumental pour les aspirations démocratiques du peuple haïtien et pourrait mener à une nouvelle transition, chargée d’organiser les élections tant attendues.
Si les autorités concernées ne prennent pas conscience de la gravité de la situation et ne s’efforcent pas de dépasser leurs querelles personnelles pour servir l’intérêt général, elles en assumeront les conséquences. La FEDOFEDH appelle à la responsabilité et à l’unité, seules voies pour sortir de l’impasse actuelle et éviter un cycle de transition sans fin qui plongerait le pays encore plus profondément dans la crise.
La fédération réitère son engagement à travailler pour une Haïti où l’égalité des droits, la sécurité et la justice prévalent.
Pour la FEDOFEDH,
Novia Augustin Alusma
Présidente
Kerlyne Blanc
Secrétaire Générale