3 octobre 2025
Garry Conille au Financial Times : « Quatre mois plus tard, la police n’a toujours pas rétabli l’ordre dans un seul quartier »
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Garry Conille au Financial Times : « Quatre mois plus tard, la police n’a toujours pas rétabli l’ordre dans un seul quartier »

L’interview du Premier ministre haïtien de facto Garry Conille au Financial Times atteste de l’urgence et de la complexité de la crise sécuritaire en Haïti. M. Conille insiste sur la nécessité d’une augmentation drastique des fonds et du personnel pour une mission internationale dirigée par le Kenya afin de reprendre le contrôle de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, actuellement sous l’emprise de gangs fédérés par le régime PHTK, dont l’un des membres influents, Nesmy Manigat, fait partie de son cabinet privé.

Conille souligne le caractère « à deux volets » de cette crise, impliquant à la fois l’insuffisance du nombre de forces de police et le manque d’équipement et de structures appropriées en Haïti. « Lorsque nous attaquons un quartier majeur, les gangs se dispersent et nous attaquent ailleurs« , explique-t-il. Ce phénomène pose un dilemme constant pour la police haïtienne, qui se retrouve obligée de redéployer ses ressources en permanence. Cela explique, selon lui, pourquoi « quatre mois après le début de l’opération, nous n’avons pas encore terminé dans un seul quartier. »

L’appel à un renforcement des moyens et du personnel est rendu d’autant plus pressant par le récent massacre de Pont-Sondé, une localité située à 100 kilomètres au nord de la capitale. Cette attaque, menée par le gang Gran Grif, a causé la mort d’au moins 70 personnes et déplacé plus de 6 200 résidents, d’après les chiffres de l’ONU. Cette tragédie représente le pire massacre enregistré en Haïti depuis 2018, lorsqu’un gang avait tué 71 personnes dans un bidonville de Port-au-Prince.

À la suite de cette attaque, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a réclamé un « accroissement de l’assistance financière et logistique internationale » pour soutenir la mission dirigée par le Kenya. Plusieurs pays se sont engagés récemment à envoyer des forces de police pour renforcer la mission soutenue par l’ONU en Haïti. Lors de sa visite à Port-au-Prince le mois dernier, le président kényan William Ruto a promis d’ajouter 600 agents aux 400 déjà déployés. Des renforts venus de la Jamaïque et du Belize sont également arrivés, et le Guatemala a promis d’envoyer 150 policiers supplémentaires.

Lorsque la mission de l’ONU a été approuvée il y a un an, il était prévu qu’elle totaliserait environ 2 500 officiers venant de divers pays, dont le Bangladesh, la Barbade et le Tchad. Cet effectif vise à offrir un soutien substantiel à la police haïtienne, largement surpassée par les gangs armés.

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