Quand le pays va mal, ils se taisent ! Quand l’inscription des registres électoraux ouverte, ils sont venus faire la queue comme des fous en quête d’un job dans l’administration publique… Et multiplient déclarations sur déclarations les unes plus incohérentes que les autres…
par Me. Elco Saint-Amand
Port-au-Prince, mercredi 16 août 2017 ((rezonodwes/Haïti-Observateur)).-Un peu moins d’un an après les dernières présidentielles, en Haïti, le silence des candidats à la présidence et leur effacement sur la scène politique démontrent clairement que la suspicion de plus d’un est désormais de mise sur la véritable motivation de ces hommes et femmes, qui voulaient accéder à la magistrature suprême de l’État, et qui se résument en une sorte de stratégie délibérée pour morceler les votes de l’électorat.
L’opposition politique ayant toujours brillé par son inexistence, quand le pays va mal, est, en revanche, plus partagée sur l’implémentation des engagements à prendre aux fins de bien gérer la cité.
Une campagne présidentielle amorcée sans aucun programme de gouvernance
L’étranger-observateur qui nous regarde dans nos gestes politiques se voit enlisé dans une schizophrénie que seule la négation totale de sa conscience lui permettrait de comprendre de telles dérives. Chaque candidat, durant la campagne présidentielle, avait un discours dans lequel ne se manifestait aucune volonté de « changer Haïti », puisque le pays se porte mal. En effet, au moment des dépôts de candidature, ils étaient environ une cinquantaine à vouloir briguer la campagne. Mais la plupart n’ont rien à voir avec le devenir du pays; et pour d’autres, c’est une sorte de récréation d’enfants aux micros des journalistes. Rien de plus et rien de moins. Un espace mortel de « grate santi », rien d’autre. Ici, notre position citoyenne est dénuée d’ambiguïté : si nos candidats sont malades de la peste électorale, le pays lui, est malade d’une absence d’hommes et de femmes ayant la capacité de voler à son secours. Aucun débat n’a pu être suscité par un quelconque programme de gouvernement !
S’il y a un moment où tous les citoyens haïtiens sont égaux, c’est bien lors des élections, dans un pays où la disparité entre les classes est scandaleuse.
Les candidats à la présidence face au piège de la déraison
Oui à la déraison, mais c’est aussi un engagement de mauvais goût pour un peuple qui souffre de tout, une population qui vit dans une misère abjecte. Face au constant d’une totale démission de toute une société, l’extrême-politique n’apportera que la haine et la peur, comme de fait, elle entraîne le repli sur soi et la tolérance d’une multitude de « bon à rien». Ce sont des apprentis politiciens, qui se retranchent dans leur fief, laissant le du champ libre à Jovenel Moïse. Ils n’aiment parler de «changement » qu’au moment des campagnes électorales. Quel les campagnes. Un état de choc!
Des élections déroulées dans l’indignité
Aucun programme en vue de la prise de pouvoir, une campagne présidentielle bourrée de mensonges. C’est juste un paradoxe pour des gens qui seront appelés à créer un idéal de volonté du « vivre ensemble ». Le jusqu’au-boutisme n’a pas sa place.
Quel déshonneur ! Si l’on considère les œillades décochées et les implications maladroites entretenues par une classe politique qui nous a montré le lien de proximité existant entre le rose et les autres couleurs. Au fait, où en est la volonté de changer? – nul part, que dans le silence opportun.
Le vrai courage aurait du boycottage enfilé par une société civile mal-organisée et qui nous a toujours conduits à l’inutilité du vote, nous a constamment amenés dans le mur de la corruption et de l’incompétence à chaque élection un peu plus que des fois précédentes… Le véritable courage citoyen serait de limiter le nombre de candidats canaliser le vote citoyen du bon côté. En fait nous consolidons aujourd’hui la mise en place d’un système moribond qui donne lieu à un président quoique intronisé dans ses fonctions, se croit être toujours en campagne électorale.
Du “nèg bannann” en campagne, Monsieur Jovenel Moïse est pour le moins devenu président “nèg kouran”, et sans probité intellectuelle viendrait avec une étude de Sagira-Haiti pour électrifier presqu’une trentaine de localités du pays début 2020. Les promesses ne suffisent pas. Les risques sont là.
Aujourd’hui, nous devons demander des comptes à cette panoplie de candidats donnant le libre cours au “gaspillage du vote utile” ayant facilité l’émergence d’un inculpé à la tête de l’Etat. Le mieux serait en effet, de s’abstenir “messieurs et mesdames” des prestataires du vide politique.
Monsieur Jovenel Moïse, Haïti est un pays sans futur, sans développement durable… un pays qui exporte ses citoyens en lieu et place des denrées agricoles qui furent jadis, la fierté de notre nation. Et, la faute à qui? De toute façon, monsieur le président, arrêtez de vous comporter comme étant celui qui fut en 2015 parmi les oublieux-candidats de la République!
Du discours de micro aux actes responsables d’opposition
En tout cas, il n’y a vraiment pas besoin d’en être un cartomancien pour s’attendre à de telles conséquences quand on voit l’attitude de ces politiciens devenant une habitude qui consisterait à les voir “japper” que lorsqu’il y a élections présidentielles. Des tonneaux vides. Des gens sans aucune vision de développement. Des opportunistes sans convictions aucune.
Sans vouloir cartonner quiconque, nous dirons que le cadre démocratique exige mieux. Des visionnaires à la dimension d’un Anténor Firmin.
Que de bêtises inlassablement bien ressassées à chaque élection présidentielle
Nous avons jusqu’ici choisi et ce, de manière volontaire de ne pas citer de noms d’anciens candidats à la présidence et en effet, la raison est tout aussi simple que compliquée pour nous autres, ils ne sont que des malades dans un pays où tout est mal. Le pays va mal messieurs et mesdames les politiques. Le pays est malade.
De cette totale maladie, seriez vous hélas encore une fois de plus candidats à la présidence?
Votre abstention à la candidature serait la bonne attitude! Et ce qui sera encore mieux s’abstenir d’en être laids jusqu’au talon de votre indignité. On n’aime pas son pays à vouloir être inséré dans une liste de figurants à une campagne présidentielle – un aboutissement au chaos. Le cafouillage de l’administration des élections du pays en dit long sur le “mauvais vote” du peuple. Pardon, le mauvais choix du peuple. La méthode “tout voum se do” et avec les défis institutionnels qui s’imposent à la confusion citoyenne relèvent le manque de vision d’unité de la classe moyenne face à la nécessité de monter une équipe cohérente face à la politique de mensonges du président PHTK version 2.
Il faut que la classe politique haïtienne redescende sur terre
Monsieur Moise qui est le résultat d’une irresponsabilité démocratique bénéficie même au pouvoir, de la peur de l’opposition. Une peur de forcer au président de réviser ses cahiers-comptable. L’histoire retiendra la non-existence d’Agri-Trans et surtout les tenants du rapport de l’UCREF.
L’erreur de l’opposition politique c’est de ne pas se constituer en une “équipe compacte” – d’ éviter un jeu solitaire – de garder un laxisme intolérable – et enrayer cette impuissance quand il faudrait au contraire dynamiser la scène politique sur l’essence : Haïti.
Haïti mérite mieux
On ne peut pas construire un pays sans que le débat politique soit contradictoire. Ici, nous ne parlons pas d’une personne – notre inquiétude étant venue dans cette habitude qui répugne plus d’uns quand on parle de pouvoir en Haiti. Cela, prouve que tous ceux qui se portent candidats n’ont ni vision, ni programme, ni stratégie et encore aucun leadership. Il est temps de tourner cette page d’occasion qui consiste à devoir se conformer à une liste bourrée d’irresponsables à chaque élection présidentielle. Nous les attendons et ce, avec une seule question: où étiez vous lors des dérives de Jovenel Moïse? –
La réponse serait celle trop vielle dans le monde d’aujourd’hui. Un monde qui se joue désormais sur la capacité interactive d’un homme politique à pouvoir doter son peuple d’une bonne conscience citoyenne. Une prise de conscience collective. Haïti exporte ses citoyens à l’étranger en absence d’une politique basée sur la valorisation des terres cultivables. En absence d’une politique plus humaniste.
Une classe politique, la plus bête du monde
Le népotisme. Le clientélisme. L’opportunisme. Dans une société de sauve qui peut, la conscience des politiques est carrément ab sente – tout le monde attend l’arrivée de son clan au pouvoir. De ses petits copains. De ses complices. Si l’on ne fait rien, il n’y aura aucun espoir de résurrection d’une autre politique de changement pour le pays. On aura toujours au Palais National des individus à la dimension d’un Michel Martelly et d’un Jovenel Moïse… et le pire des deux, viendra après le quinquennat de ce dernier.
Faisons la politique autrement
On ne peut pas continuer à prendre le pouvoir en dehors d’un programme bien établi, d’une vision plus aiguisée. On ne peut pas toutefois continuer à tolérer que l’électorat haïtien soit autant fragmenté sur le fait qu’il a eu trop de candidats. Des candidats pour la plupart étant des illustres inconnus. Nous n’en avons pas besoin. Haïti est dans une situation politique globalement délicate. Il n’y a plus de pensée politique. Une fuite de jeunesse qui devient de plus en plus constante. Rien ne se fait! Est-ce un choix? – seule une société civile bien organisée pourra donner la bonne réponse.
Pourquoi l’élite haïtienne a t-elle échouée?
Nous avons une élite en “transit”, qui au fond, et ce depuis les années 1960, n’a aucun attachement au pays natal. Le vide s‘installe en habitude. Et, le peuple attend toujours un messie. Un messie qui probablement n’est plus en mesure de retourner sur la terre de nos ancêtres. En fait, Il ne reste que la presse. Elle gère tout et au final, elle remplace l’élite. Un rôle mortel pour une démocratie politico-sociale qui est à son état embryonnaire.
Me. Elco Saint-Amand
[texte extrait de Haïti-Observateur/Edition du 16 au23 août 2017]
5 Comments