Le Comité Olympique Haïtien (COH) poursuit ses efforts d’accompagnement des fédérations sportives haïtienne avec une série de formations en administration sportive. Ces initiatives visent à renforcer la gouvernance et le management des structures sportives, tout en offrant des programmes pour les entraîneurs et des bourses olympiques aux athlètes. Cependant, la question de l’absorption des compétences par les fédérations, en manque de ressources humaines et financières, reste posée.
Du 17 au 20 septembre 2024, le Comité Olympique Haïtien a organisé trois journées de formation en administration sportive, réunissant des experts locaux et internationaux pour outiller les dirigeants des fédérations sportives haïtiennes. Si ces formations s’inscrivent dans un effort continu pour développer le sport en Haïti, elles mettent aussi en lumière les défis auxquels font face les fédérations : disposer des ressources humaines capables d’assimiler ces compétences et, surtout, attirer les financements nécessaires pour concrétiser ces acquis.
Pendant cette session de formation , les Participants ont eu l’occasion d’explorer des notions essentielles pour renforcer la gestion et la gouvernance des fédérations sportives. Au premier jour, Gardy Cyriaque Prophète et Fritz Gérald Fong ont introduit les dirigeants sportifs au Mouvement Olympique, abordant des principes clés tels que l’éthique, la solidarité et la gouvernance sportive. Ensuite, Elsie G. Joseph a animé une session sur la communication, offrant des outils pratiques pour mieux gérer l’image publique et les relations avec les médias.
Au deuxième jour, Tharcisse Harerimana de PAISAC Montréal a présenté une session sur le marketing sportif, expliquant comment les fédérations peuvent attirer des partenariats et mobiliser des ressources pour leur développement. Fritz Gérald Fong a ensuite approfondi la structure du Mouvement Olympique et Sportif, donnant une vue d’ensemble des institutions et de leur fonctionnement.
Au troisième jour, Emmanuel Bayle de PAISAC Montréal a mis en avant le rôle clé du projet de développement d’une organisation sportive, en abordant les principes et méthodes pour structurer efficacement une organisation. Ralph Kernizan a partagé des perspectives sur le développement à long terme de l’athlète, et le Dr Hans Larsen a clôturé avec une session sur l’antidopage, expliquant son importance pour maintenir l’intégrité des compétitions sportives.
À la fin de la formation, le Professeur Fritz Gérald Fong, président de la Commission Technique et directeur du cours, s’est exprimé en ces termes : « C’est un double devoir pour le Comité Olympique Haïtien de proposer un cours en administration sportive aux fédérations sportives. Cette année, cette session se distingue à plusieurs égards : académiques, culturels et humains. » Il a ajouté : « Nous avons sélectionné des intervenants triés sur le volet, dont deux issus de PAISAC.
Une deuxième session est prévue, avec possiblement trois intervenants étrangers, et couvrira des modules supplémentaires tels que la méthodologie de rédaction de rapport, femme et sport, ainsi que la violence et le harcèlement dans le sport. Un certificat sera décerné à la fin de cette deuxième session. »
De son côté, le Dr Hans Larsen, président du Comité Olympique Haïtien et l’un des formateurs, s’est dit très satisfait de l’engouement des participants. Il a déclaré : « Cette session de formation s’inscrit dans notre routine annuelle. L’objectif est de renforcer les capacités des dirigeants des fédérations sportives en matière de gouvernance. » Il a également évoqué le programme pour les entraîneurs : « Ce programme vise à former de nouveaux entraîneurs et à renforcer les compétences de ceux déjà en fonction, notamment ceux qui travaillent avec les athlètes des sélections nationales. »
Enthousiaste par la qualité et du niveau de la formation, l’une des représentantes de la Fédération Haïtienne de Football , Madame Michelle Vanessa Gabriel Jean a partagé sa satisfaction : « J’ai été impressionnée par le niveau de la formation. J’ai acquis des compétences qui renforceront ma capacité à gérer le sport. Je souhaiterais toutefois que les intervenants soient présents sur place pour un transfert plus direct des connaissances. »
Si le Comité Olympique Haïtien a effectivement fait de son mieux pour sélectionner des formateurs de qualité, et que les fédérations sportives ont, de leur côté, fait preuve de rigueur dans leur choix, ce qui a amélioré la qualité des participants, la question de la réception et de la transmission des connaissances demeure problématique. En effet, même ceux qui possèdent réellement la capacité de retransmettre ces savoirs, leurs fédérations sportives auront-elles les moyens de les maintenir au sein de leur structure ?
À l’heure actuelle, un simple passé sportif ne suffit plus, et la bonne volonté ne remplace pas la compétence. Former des individus, c’est une chose ; mais sans l’appui concret de l’État et du secteur privé, les fédérations haïtiennes pourront-elles attirer et retenir des cadres compétents, capables de tirer pleinement parti de ces nouvelles compétences ?
COH