La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH) juge inacceptable la nomination d’au moins 3 gros bonnets du Parti haïtien tèt kale (PHTK) au sein de la Commission de vérité, justice et réparation chargée d’enquêter sur les actes de violence, les exactions et les crimes de sang commis entre 2018 et 2024 depuis la gouvernance de Jovenel Moise.
Parmi les sept personnalités nommées au sein de la Commission de vérité, justice et réparation, trois font l’objet de contestation de la part de la POHDH. À l’occasion d’une conférence de presse tenue, lundi dans les locaux du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), à la rue Rivière, les responsables de la POHDH désapprouvent la présence de l’ancienne ministre à la Condition féminine et au droit des femmes, Marie Yanick Mézile Lhérisson, de l’ancienne ministre Marie Élise Brisson Gélin, de l’ancien député Ocinjac Benjamin dans l’arrêté du 18 septembre 2024, portant création de la Commission.
La responsable de programme du RNDDH, Marie Rosy Auguste Ducéna rappelle que les différents crimes de sang, d’exactions, d’actes attentatoires à la vie ont été commis sous le règne du PHTK, incarné par l’ancien président Jovenel Moise. Des proches des victimes de viols collectifs, d’assassinats en série et de massacre perpétrés dans des quartiers difficiles depuis 2018 attendent la manifestation de la justice. La nomination des trois membres du PHTK est considérée comme une prime à l’impunité, de l’avis de la responsable du RNDDH.
Le Conseil présidentiel de transition (CPT) devrait solliciter l’expertise d’anthropologues, de sociologues, de juristes pour mieux orienter les travaux de la Commission, plaide Marie Rosy Auguste Ducéna. Au lieu d’intégrer des politiques, l’Exécutif de transition devrait opter pour des esprits expérimentés et aguerris, insiste la responsable de programme du RNDDH, Marie Rosy Auguste Ducéna.
La POHDH, regroupement de plusieurs organisations dont le Sant Karl Lévèque (SKL), le Centre de recherche et de formation économique et social pour le développement (CRESFED), le Groupe d’alternative et de justice (GAJ), le Programme pour une alternative de justice (PAJ), la Commission épiscopale nationale justice et paix (CE/JILALP) rejette la composition de la Commission de vérité, justice et réparation. Il importe de souligner que le directeur exécutif du SKL, Gardy Maisonneuve fait office de président de la Commission.
Hervé Noel