Le Premier ministre Garry Conille a annoncé la possible tenue d’un référendum constitutionnel en février 2025, tout en restant évasif sur les élections générales, probablement en novembre de l’année prochaine. Cette déclaration intervient alors que le processus de nomination des membres du Conseil Électoral Provisoire (CEP) n’est même pas encore finalisé, suscitant déjà des contestations. Imbroglio ! Le CEP devra prêter serment devant une Cour de Cassation inconstitutionnelle, tandis que le PHTK, cherchant sa « renaissance », conduit Haïti vers un chaos total et absolu.
Garry Conille fixe une date provisoire pour le référendum constitutionnel en Haïti
Brooklyn, New York – Lors d’une rencontre avec des membres de la communauté haïtienne à Brooklyn mardi soir, le Premier ministre Garry Conille a annoncé que le référendum constitutionnel, interdit par la Constitution de 1987, se tiendra en février 2025.
M. Conille, salué pour son initiative par ses invités de marque, n’a toutefois pas précisé la date exacte — probablement un dimanche de février. Tout en soulignant que d’importantes réformes constitutionnelles nécessitent encore des discussions approfondies, il a laissé entendre que les élections générales pourraient se tenir en novembre 2025.
Répondant à une question d’un journaliste de Rezo Nòdwès concernant l’inconstitutionnalité du référendum en vertu de la non-publication de l’Accord du 3 avril dans Le Moniteur, M. Conille a reconnu la nécessité pour le gouvernement de trouver un « consensus » pour faire avancer ces réformes et ramener le pays sur la voie de la légalité.
« Nous sommes dans une période de discussions, et nous avons deux choix », a indiqué le premier ministre expliquant que « soit nous reconnaissons l’importance absolue des limitations du cadre existant, soit nous nous organisons pour trouver un accord. Lorsqu’il n’y a pas de cadre juridique pour avancer, on se base sur le consensus ».
Pour lui, il s’agit d’ « une vérité universelle et historique », admettant qu’il n’existe aucun cadre juridique pour organiser le Conseil Electoral. » Il n’y a pas de cadre juridique pour garantir une force sur le territoire en lien avec cette promesse ». Conille en a profité pour revenir sur les déplacés, le fruit de la mauvaise gestion du pays par l’ancien Premier ministre de facto, Dr Ariel Henry. « Mais savez-vous quelle est la réalité ? Il y a 600 000 personnes qui sont hébergées dans des écoles depuis plus de deux ans. Elles doivent quitter ces écoles. Je dois créer un hôpital universitaire parce que les jeunes sont malades et ne peuvent pas s’y rendre. Si je respecte strictement le cadre actuel, ces jeunes resteront deux ans de plus dans leur situation. Et cela est inacceptable ».
Corruption et élections : des réponses floues
Lors de cette réunion, à laquelle participaient une centaine d’invités triés sur le volet, le Dr Conille a également abordé la question de la corruption en Haïti. Il a décrit ce phénomène comme un fléau majeur entravant le développement du pays, déplorant que personne n’ait encore été condamné pour des actes de corruption.
« La corruption est un cancer qui freine notre nation », a-t-il affirmé, sans pour autant proposer de solutions concrètes pour y remédier. Son administration n’a entrepris aucun suivi pour poursuivre l’ancien président Michel Martelly et son ex-Premier ministre Laurent Lamothe, dénoncés par Washington pour corruption, détournements de fonds publics et connivence avec les gangs criminels.
Concernant les élections à venir, M. Conille s’est montré plus réservé, évitant de se substituer au CEP. Il n’a pas donné de date, mais a assuré que les Haïtiens vivant à l’étranger pourraient participer aux futures élections, notamment via les cartes électorales Dermalog de l’ONI, qu’il considère comme un outil central pour garantir la participation de la diaspora. Il a promis que des efforts seront faits, en collaboration avec les consulats haïtiens, pour mettre en place un mécanisme permettant aux citoyens haïtiens à l’étranger de voter. Il convient de rappeler qu’en plus de deux cents ans d’indépendance, le pays n’a connu qu’une seule élection crédible, en 1990.
Une rencontre en famille
La discussion, marquée par des échanges complaisants, en dehors des questions de la presse indépendante, s’est prolongée au-delà de l’heure prévue. M. Conille, ignorant les dernières recommandations du Département d’État qui déconseillent aux Américains de se rendre en Haïti en raison de l’activité des gangs, a tenté de peindre une image différente de la situation sur le terrain.
Le Premier ministre a également mis en avant l’importance des Haïtiens de la diaspora, se félicitant de la présence dans son gouvernement de plusieurs ministres directement issus de cette communauté. Cependant, il n’a pas abordé directement les préoccupations croissantes concernant la dégradation des relations entre la communauté haïtienne et les autorités américaines, notamment à Springfield, Ohio.
Controverses et manifestations
La visite de Garry Conille aux États-Unis n’a pas été sans controverse. Sa présence à New York a provoqué des protestations de la part de certains membres de la diaspora, rassemblés à l’extérieur du temple Evangelical Crusade Christian Church. Ils l’ont accusé de « vendre le pays aux puissances coloniales » et de ne pas représenter les véritables intérêts des Haïtiens. Plusieurs vidéos et pancartes de ces manifestations ont circulé sur les réseaux sociaux, illustrant le fossé qui semble se creuser entre le Premier ministre et une partie de la communauté haïtienne.
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Vidéo : Suivez les moments clés de l’intervention du Premier ministre Garry Conille à Brooklyn.

