Depuis 1997, sans jamais être démasquée, Woostha Louis (48 ans) se faisait passer pour une agente de la Police nationale d’Haïti (PNH) et a occupé des fonctions dans plusieurs commissariats. « Tata » a su tirer parti de son statut de « policière impostrice » pour subvenir à ses besoins et élever ses trois enfants.
L’affaire semble n’avoir guère bouleversé la hiérarchie policière jusqu’à ce que le Service de presse et des relations publiques (SPRP) de la PNH publie une note audiovisuelle confirmant l’arrestation de Woostha Louis, le lundi 9 septembre dernier à Delmas.
Cette dernière s’est fait passer pour un membre de l’institution policière. Incompréhensible pour certains observateurs, singulière pour les autorités policières, cette imposture met en lumière les failles du système d’identification et de sécurité interne au sein de la PNH, ont commenté certains experts.
Lors des interrogatoires, Woostha Louis a avoué avoir trompé la vigilance des plus hauts dignitaires de la PNH. Elle a profité des espaces réservés au personnel des commissariats des Gonaïves, de Petit-Goâve, de Bon-Repos, de Delmas et de Croix-des-Bouquets pour traiter des dossiers et offrir des services contre rémunération.
Concernant les équipements de travail, Woostha Louis a évoqué la générosité des policiers ayant quitté leurs postes. L’uniforme de police, l’arme de service et la reconnaissance de grade d’inspectrice divisionnaire ont été confisqués lors de son arrestation, a confirmé Lionel Lazarre, adjoint au porte-parole de la PNH.
Contrairement aux rumeurs la décrivant comme psychologiquement instable, Woostha Louis défend son acte comme une stratégie de survie pour subvenir aux besoins de sa famille.
Hervé Noel