Flashback

Le 28 août 2020, la nuit tomba sur la ville, emportant avec elle l’une des figures les plus respectées du pays. Me Monferrier Dorval, éminent juriste et président du Barreau de Port-au-Prince, fut assassiné de manière brutale, plongeant la nation dans une stupeur mêlée de colère et de désespoir. Ce jour-là, l’atmosphère était lourde, chargée d’une tension sourde, comme si le destin de tout un peuple se jouait dans l’ombre, ce qui effectivement se révèle aujourd’hui.
Trois jours plus tard, le 31 août 2020, le juge d’instruction par excellence, Son Excellence Dr. Claude Joseph prit la parole. Les regards étaient fixés sur lui, les cœurs battant à l’unisson dans une attente angoissée. Les mots qu’il prononça résonnèrent dans la salle et au-delà de la Primature, comme un écho funeste traversant les murs et les consciences. «Le climat d’insécurité actuel, orchestré et entretenu par des groupes d’intérêts inavouables, a emporté Me Dorval.»
Ces mots, lourds de sens, soulignaient la gravité de la situation. Ils n’étaient pas simplement une constatation, mais une accusation directe, une dénonciation des forces obscures qui manipulaient les fils de la violence. En prononçant ce verdict, le juge Claude Joseph fit plus que rendre justice à un homme ; il éclaira d’un jour nouveau les ténèbres qui enveloppaient le pays, révélant au grand jour les manigances de ceux qui, dans l’ombre, profitaient du chaos pour asseoir leur pouvoir. Mais qui sont-ils ceux-là mêmes ? Préconisait-il déjà une Fusion SDP/PHTK?
La nation, encore sous le choc, comprit alors que le meurtre de Me Dorval n’était pas un acte isolé, mais le symptôme d’un mal bien plus profond. Ce flashback, sombre et dramatique, s’imprégna dans l’esprit du personnage principal comme une cicatrice indélébile, symbole de l’injustice et du combat à venir.
Quatre ans plus tard, il n’en est rien. Les mots du juge enquêteur Claude Joseph, qui semblaient si chargés de promesses ce jour-là fondues après comme yon baton bè, se révèlent n’être qu’un discours vide, une déclaration sans conséquence. Joseph parlait pour parler, offrant l’illusion d’une justice à un peuple assoiffé de vérité. Les auteurs intellectuels, ceux-là mêmes qu’il avait sbtilement dénoncés avec tant de gravité, courent encore les rues, libres de leurs mouvements, libres de perpétrer l’impunité.
Entre-temps, Joseph, qui avait pourtant affiché une fermeté de façade, a évolué dans les méandres du pouvoir. Avec un pion bien placé dans la présidence à 9 tèt Kale et dekale du pays, il a discrètement fermé le chapitre Dorval, laissant cette page sombre de l’histoire s’effacer dans l’oubli. Aujourd’hui, il se porte même en défenseur de Ronald Smith, conseiller du président, accusé de « braquage de banque ». Un revirement ironique, mais tristement prévisible, dans une société où la justice se plie aux intérêts des puissants.
Ainsi, le souvenir de Me Dorval, autrefois un symbole d’intégrité et de justice, s’efface peu à peu, tandis que les véritables coupables continuent de prospérer sous le regard impuissant d’une nation trahie.
cba
