Vendredi, les cours du pétrole ont enregistré une baisse notable, influencés par les inquiétudes croissantes concernant la demande, tant américaine que chinoise. Cette chute fait suite à une augmentation inattendue des stocks de pétrole brut aux États-Unis, ainsi qu’à des indicateurs économiques moroses en Chine.
Le prix du baril de Brent, référence européenne du pétrole brut, pour livraison en octobre, a reculé de 1,67%, s’établissant à 79,68 dollars. De son côté, le West Texas Intermediate (WTI), référence américaine, pour livraison en septembre, a perdu 1,97%, clôturant à 76,65 dollars.
John Plassard, analyste chez Mirabaud, souligne que « les inquiétudes persistantes concernant la demande » continuent de peser lourdement sur les prix. Cette tendance a été exacerbée par les données de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), qui ont révélé une hausse inattendue des stocks de pétrole brut aux États-Unis, brisant ainsi une série de six semaines consécutives de baisse. Les réserves hebdomadaires ont augmenté de 1,4 million de barils, atteignant 430,7 millions de barils pour la semaine se terminant le 9 août, alors que les analystes s’attendaient à une diminution de 2 millions de barils.
Parallèlement, les perspectives économiques en Chine, premier importateur mondial de brut, continuent de susciter des inquiétudes. Les analystes de DNB affirment que les données macroéconomiques chinoises demeurent « au mieux incertaines ». En effet, les activités de raffinage de pétrole brut en Chine ont « été nettement réduites en juillet », selon les experts de Commerzbank.
Cette réduction intervient alors que Pékin a récemment publié une série d’indicateurs économiques jugés décevants, malgré les efforts du gouvernement pour relancer la croissance de la deuxième économie mondiale. La production industrielle chinoise n’a progressé que de 5,1% en juillet sur un an, son plus faible taux depuis mars. De plus, le taux de chômage a également augmenté, tandis que seule la consommation des ménages, mesurée par les ventes au détail, a montré des signes de rebond en juillet par rapport au mois précédent.
L’économie chinoise traverse une période difficile, marquée par une crise sans précédent dans le secteur immobilier, une confiance en berne des ménages et des entreprises, et des investisseurs de plus en plus préoccupés par la résilience de la demande de pétrole, intrinsèquement liée à la santé économique du pays.