Garry Coniulle peut-il maintenant expliquer ce qu’il entend par pays « en voie de développement », ou mettre fin à ses « voye monte » dans la presse internationale alors que la situation est stagnante, voire pire qu’avant ?
Haïti a peu de chances de respecter la date limite de février 2026 pour l’élection d’un nouveau président, a averti son premier ministre par intérim. Dans une récente interview, Garry Conille a exprimé des doutes quant à la possibilité de respecter cette échéance, déclarant que sans un soutien international urgent, en particulier pour la mission de sécurité et l’aide humanitaire, il serait « extrêmement difficile » de faire prêter serment à un nouveau président d’ici février 2026. Il a néanmoins souligné l’engagement du gouvernement à atteindre cet objectif.
Lors d’une réunion avec les partenaires internationaux, M. Conille a récemment demandé une mission d’évaluation pour identifier les lacunes du processus électoral. Les États-Unis plaident en faveur des élections depuis l’arrivée de policiers kenyans chargés d’aider leurs homologues locaux à lutter contre les gangs criminels, mais la mission reste confrontée à des difficultés, notamment l’insuffisance des effectifs, du financement et de l’équipement.
Le Guatemala a offert de fournir du personnel à la mission de sécurité, proposant de déployer un contingent de police militaire. Au cours de la réunion susmentionnée, M. Conille a souligné l’importance de renforcer la sécurité pour permettre la tenue d’élections. Il a appelé à l’expansion de la force multinationale de sécurité et a exhorté les gouvernements étrangers à fournir davantage de fonds que les 21 millions de dollars versés à un fonds d’affectation spéciale des Nations unies. L’amélioration de la sécurité est cruciale pour la tenue des élections, dont les dernières ont eu lieu en 2016.
Lors de l’entretien, M. Conille a également évoqué le besoin de ressources supplémentaires, précisant que son gouvernement travaillait en étroite collaboration avec la police, la mission kenyane et d’autres fonctions gouvernementales afin d’améliorer la sécurité. Bien que M. Conille ait rapidement constitué un nouveau gouvernement après sa sélection en mai, les progrès ont été lents en raison de difficultés persistantes, notamment un scandale de corruption impliquant certains membres du conseil présidentiel et des différends concernant les nominations à des postes clés du gouvernement.
Le conseil présidentiel est confronté à d’autres obstacles dans la formation d’un conseil électoral provisoire de neuf membres chargé d’organiser les élections. Les désaccords entre les secteurs du pays sur la représentation ont retardé le processus. En outre, Haïti doit mettre à jour ses listes électorales à la suite des déplacements de population importants survenus au cours des trois dernières années en raison de la violence. Les réformes électorales, demandées par l’Union européenne avant l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, n’ont toujours pas été abordées.
Entre-temps, Haïti reste confronté à une grave crise humanitaire. Les Nations unies ont récemment indiqué que seuls 24,2 % des 674 millions de dollars nécessaires à un plan de réponse humanitaire ont été financés, malgré la nécessité d’aider plus de 5 millions d’Haïtiens et près de 600 000 personnes déplacées par la violence des gangs. L’ONU a qualifié la situation en Haïti d' »alarmante », notant une augmentation des violences sexuelles à l’encontre des femmes et des filles, même si le nombre de meurtres a diminué entre avril et juin.