Washington, 15 octobre 2025 — Pour la première fois depuis vingt ans, le passeport des États-Unis ne figure plus parmi les dix plus puissants au monde, selon le Henley Passport Index publié par le cabinet britannique Henley & Partners.
La première place revient désormais à Singapour, dont les ressortissants peuvent voyager sans visa dans 193 pays et territoires, suivie de la Corée du Sud (190) et du Japon (189). Les Américains, eux, n’ont un accès libre qu’à 180 destinations, ce qui les place au 12ᵉ rang, à égalité avec la Malaisie.
Ce recul s’explique par plusieurs décisions récentes : le Brésil a rétabli l’obligation de visa pour les citoyens américains, australiens et canadiens ; la Birmanie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée ont modifié leurs conditions d’entrée ; la Chine a exclu les États-Unis de sa liste de séjours sans visa ; enfin, la Somalie et le Viêt Nam ont adopté de nouvelles politiques restreignant l’accès américain.
« Le déclin du passeport américain ne se résume pas à un simple classement ; il illustre un glissement des rapports de mobilité globale et de puissance douce, où les pays misant sur la coopération progressent, tandis que ceux vivant sur leurs privilèges s’essoufflent », analyse Christian H. Kaelin, président de Henley & Partners.
Le contraste demeure saisissant : si les Américains peuvent visiter 180 pays sans visa, les États-Unis n’en admettent que 46 nationalités sans formalité préalable, ce qui les relègue à la 77ᵉ place de l’Henley Openness Index. À l’opposé, onze petits États africains et insulaires — du Burundi à Samoa — autorisent l’entrée libre de ressortissants de 198 pays.
En 2014, le passeport américain occupait la première place ; il est aujourd’hui dépassé par trente-six autres pays si l’on tient compte des ex-æquo. Une chute symbolique d’une diplomatie jadis synonyme d’ouverture.
