Le premier ministre français Sébastien Lecornu a échappé, mercredi, à la menace d’une motion de censure, mais la trêve politique s’annonce fragile. En suspendant la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2027, il a réussi à désamorcer la fronde socialiste et à priver la gauche radicale et l’extrême droite des voix nécessaires pour renverser son gouvernement.
Si cette manœuvre lui offre un répit, les débats budgétaires qui s’ouvrent au Parlement s’annoncent particulièrement houleux. Lecornu a promis de renoncer à l’usage de l’article 49.3, outil constitutionnel permettant d’adopter un texte sans vote, transformant ainsi l’Assemblée nationale en véritable champ de bataille politique.
Les socialistes, qui ont choisi le pari du débat, entendent désormais peser vote par vote sur les dossiers fiscaux, sociaux et sanitaires. À droite, la concession sur les retraites reste mal acceptée, tandis que Marine Le Pen prédit une dissolution prochaine du Parlement.
Sébastien Lecornu se veut toutefois confiant : son gouvernement, assure-t-il, gardera le cap sur la réduction du déficit à 4,7 % du PIB en 2026 et sous les 3 % d’ici 2029, afin de stabiliser la dette publique et restaurer la crédibilité budgétaire de la France.