Bicentenaire de Port-au-Prince, jeudi 10 août 2017 ((rezonodwes.com))– Aucun député de la 50ème législature n`a protesté contre l`introduction dans le budget 2017-2018 d`un impôt forfaitaire annuel de 10,000 gourdes minimum que devront obligatoirement payer les haïtiens vivant à l`étranger, sous peine de ne plus recevoir de services de leur pays d`origine.
Ainsi, le pauvre coupeur de canne de la république dominicaine, le chômeur des banlieues de Paris la grand`mère invalide qui vivote en Guyane et le jeune étudiant de Montréal ou de New Jersey, tous se verront dans l`obligation de payer d`abord ce fameux impôt forfaitaire de la diaspora avant de payer pour un renouvellement de passeport, un extrait d`archives ou autres.
Notons que ces Haïtiens doivent en plus fournir la preuve à l`état haïtien qu`ils sont en règle avec l`administration fiscale de leur pays de résidence. Une aberration!
Ainsi, des représentants du peuple haïtien à la Chambre Basse, au nombre de 74 ont accordé, dans la nuit du mardi au mercredi, un vote favorable au projet de budget de l`administration Moise-Lafontant, comptant pour l’exercice fiscal 2017/2018. Aucun député n`a voté contre, bien qu`on ait pu recenser 6 abstentions.
Le vote du mercredi 9 août est la première étape de l`officialisation d`un coup de force contre les finances des compatriotes qui ont bravé l`humiliation et des conditions météorologiques étrangères a leur mode de vie pour faire vivre leurs familles restées au pays et faire marcher l`économie haïtienne avec leurs maigres gains.
Mais, alors que les communautés haïtiennes de la diaspora sont classées parmi les plus pauvres dans leur pays d`accueil, leurs membres sont vus comme des poules a déplumer, au lieu d`être honorés comme des contributeurs, par les politiciens haïtiens qui veulent affecter encore plus de fonds à leur apparat.
Pour preuve, sur les 144 milliards de gourdes prévues dans le budget, 24 milliards, soit 13% sont orientés vers la rubrique « autres interventions publiques », une sorte de caisse noire où l`argent sort sans aucun contrôle.
De plus, 7.2 milliards de gourdes sont destinées aux 146 parlementaires, ce qui est beaucoup plus que le montant consenti pour l`environnement et la santé des 12 millions d`Haïtiens vivant sur le sol national.
Ne parlons surtout pas des sommes affectées à l`Exécutif, ou plus précisément au Palais national. Cela aura pour effet de provoquer de terribles maux de tête aux haïtiens de la diaspora.


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