En une tournure inattendue, la rencontre initialement prévue pour mardi entre le président du Conseil d’administration de la Banque Nationale de Crédit d’Haïti (BNC), M. Raoul Pierre-Louis, et le directeur général de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), Me Hans Jacques Ludwig Joseph, s’est déroulée ce lundi matin, a appris Rezo Nòdwès de source judiciaire.
L’avocat de M. Pierre-Louis, maître Sonnet Pierre-Louis, avait préalablement annoncé que cette rencontre pour la déposition officielle de plaintes dans l’affaire Gilles-Smith-Vertilaire, reportée à la huitaine, allait avoir lieu le mardi 6 août 2024. Toutefois, les événements ont pris une tournure plus hâtive et discrète, en dehors des projecteurs de la presse.
Lundi matin, selon nos sources, M. Pierre-Louis s’est présenté devant le directeur de l’ULCC pour déposer des plaintes concernant une présomption de corruption impliquant trois conseillers présidents cherchant à soutirer de l’argent auprès de la BNC, une institution de l’État haïtien. Les conseillers en question, Dr. Louis-Gérald Gilles, Dr. Smith-Augustin, et Maître Vertilaire, tous trois figures influentes de structures politiques majeures, auraient sollicité une somme exorbitante de 100 millions de gourdes pour garantir à M. Pierre-Louis le maintien de son poste à la tête du Conseil d’administration.
Cette rencontre, bien que tenue à l’abri des projecteurs médiatiques, a néanmoins donné lieu à la soumission d’un procès-verbal rédigé par un juge de Paix de la commune de Pétionville à la demande de Raoul Pierre-Louis. Ce document consigne minutieusement les accusations et les révélations faites par M. Pierre-Louis, lesquelles sont également corroborées par des enregistrements de conversations échangées sur WhatsApp avec les présumés corrompus.
L’affaire, d’une gravité sans précédent, suscite une attente fébrile quant à ses développements futurs. Il est à noter que, trois mois auparavant, l’ambassadeur des États-Unis à Port-au-Prince, M. Hankins, avait émis une mise en garde prophétique. Il avait laissé entendre que si trois des sept membres du Conseil présidentiel de transition étaient impliqués dans une affaire quelconque, cela entraînerait le départ de l’ensemble de l’équipe dirigeante, préfigurant ainsi une purge complète des têtes dirigeantes.


