Chute des Prix du Pétrole : Répercussions Économiques et Géopolitiques
Londres : Les prix du pétrole ont atteint leur niveau le plus bas depuis six mois lundi, sous l’effet des préoccupations croissantes concernant l’économie américaine et chinoise. Ces inquiétudes sur la demande de brut éclipsent même les risques géopolitiques au Moyen-Orient.
À 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a chuté de 1,99% à 75,25 dollars, après avoir touché son plus bas niveau depuis début janvier. De même, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois a perdu 2,04%, atteignant 71,11 dollars, son plus bas niveau en six mois.
Selon Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, « les craintes d’une destruction de la demande mondiale de pétrole s’intensifient », pesant lourdement sur les cours du brut dans un contexte d’aversion pour le risque. Ces préoccupations surpassent même « les risques d’approvisionnement liés à la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient », comme l’affirme John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.
Les chiffres de l’emploi américain publiés vendredi dernier montrent un ralentissement significatif du rythme de création d’emplois, avec une augmentation du taux de chômage. Cette situation, combinée à la faiblesse des données sur l’industrie manufacturière en juillet, ravive les inquiétudes concernant une récession américaine, selon les analystes de DNB.
La Chine, premier importateur mondial de pétrole, voit également son activité manufacturière décliner, avec un indice PMI Caixin tombant à 49,8 points en juillet, contre 51,8 en juin, marquant son premier passage en territoire négatif depuis octobre 2023. La croissance chinoise au deuxième trimestre s’étant déjà tassée, les investisseurs sont préoccupés par la crise du secteur immobilier, la faible consommation et le taux de chômage élevé chez les jeunes. La reprise post-Covid espérée a été brève et moins robuste qu’attendu.
Malgré ces préoccupations économiques, le risque géopolitique atténue quelque peu les pertes du brut. Les observateurs surveillent de près la réaction de l’Iran à l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran. Les investisseurs craignent une extension du conflit à Gaza aux pays voisins, bien que l’approvisionnement en pétrole ne soit pas encore affecté.