15 octobre 2024
Avec son armada de 12 000 satellites, la Chine veut mettre fin à la domination de Starlink et d’Elon Musk
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Avec son armada de 12 000 satellites, la Chine veut mettre fin à la domination de Starlink et d’Elon Musk

La Chine n’a jamais caché son intention de s’attaquer frontalement à Starlink, le service d’Elon Musk qui donne accès à Internet par satellite. Le pays va commencer à mettre les siens en orbite : la guerre est donc officiellement déclarée, et elle aura lieu en orbite terrestre basse.

La guerre des étoiles aura bien lieu, mais dans celle-ci, pas de Darth Vader et de Luke Skywalker : au lieu de l’Empire et de la Rébellion, ce sont SpaceX et Shanghai Spacecom Satellite Technology (SSST) qui s’affrontent dans l’espace… et plus précisément en orbite terrestre basse, où gravitent déjà des milliers de petits satellites.

En effet, la Chine voit d’un très mauvais œil le déploiement massif des satellites du programme Starlink de SpaceX. Sans surprise, l’Empire du Milieu a décidé de lancer son propre programme, initialement nommé G60 Starlink. Désormais, il s’appelle Qianfen, mais on comprend bien que l’idée est de s’opposer ouvertement à l’initiative d’Elon Musk.

12 000 satellites chinois prévus

Les satellites de SSST sont en cours de construction dans son usine depuis décembre 2023. Le premier envoi dans l’espace est prévu pour août 2024 : ce sont tout d’abord 18 satellites qui vont être déployés via une fusée Longue Marche A6 qui décollera du pas de tir de Taiyuan, situé au nord de la Chine. D’autres lancements auront lieu d’ici la fin de l’année, car l’objectif est de mettre en orbite 108 satellites en 2024.

Cependant, ce n’est clairement qu’un début pour la Chine, puisqu’à terme, la constellation de SSST devrait être composée d’environ 12 000 satellites. Cependant, la première phase en compte 1 296 : cela signifie qu’il va falloir de longues années pour mener ce projet à bien. Il faut, par ailleurs, souligner que ce n’est pas la seule initiative de ce type en Chine : un autre projet, nommé Guowang, vise quant à lui à développer une constellation de 13 000 satellites. Il y aura donc hypothétiquement 25 000 satellites chinois qui graviteront en orbite terrestre basse autour de la planète dans quelques années.

De beaux embouteillages à prévoir

De son côté, Starlink comptait déjà 4 700 satellites opérationnels fin 2023. L’entreprise d’Elon Musk compte en avoir 12 000 d’ici à la fin de l’année 2025 et ambitionne d’en déployer 42 000 au total. Il faut ajouter à cela d’autres projets similaires, comme Iris2 en Europe, s’il parvient à trouver les financements nécessaires.

On peut, de toute évidence, compter sur le fait que les prochaines décennies vont voir les déploiements de satellites se multiplier en orbite terrestre basse. De nombreux pays souhaitent, en effet, disposer de leur propre système de connexion par satellites sécurisé. Mais cela pourrait bien se faire au détriment de l’observation du ciel et de l’espace, car avec ces dizaines de milliers d’appareils gravitant à 2 000 kilomètres du sol, il va finir par être difficile d’observer autre chose en levant le nez vers les étoiles.

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