Lundi 7 août 2017 ((rezonodwes.com))– Dans toute société, l’éducation représente un élément important pour l’évolution de l’homme ou pour la transformation intégrale d’une société, elle lui fait don de tout un ensemble de valeurs sans lesquelles son existence serait vide de sens. Elle permet à l’individu de mieux s’adapter dans la sphère sociale dans la mesure où elle vise à renforcer les capacités physiques, intellectuelles, morales et techniques de ce dernier. Et c’est un fait indéniable également, que l’éducation constitue le véritable catalyseur de développement durable d’un pays. En son article 26, la Déclaration Universelle des droits de l’homme stipule :
1. Toute personne à droit à l’éducation gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire. L’enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.
2. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants.
En ce sens, Haïti, pays membre des Nations Unies, fait objet de respect face à ce droit inviolable dont l’individu est doté. Cependant, la réalité nous fait part d’un scenario y allant a l’antipode, parler d’éducation en Haïti nous renvoie d’une part, à un faible taux de scolarisation, beaucoup d’enfants ne jouissent pas, malheureusement, de ce droit fondamental reconnait par la convention internationale relative aux droits de l’enfant. Selon une étude réalisée par l’UNICEF au cours d’une période d’enquête allant de 2011 à 2015 sur les enfants non scolarisés en Haïti, plus de 320 000 enfants de 6 à 14 ans ne sont pas scolarisés. 160 000 adolescents de 15 à 18 ans ne fréquentent pas l’école. Environ 50 000 enfants âgés entre 5 à 18 ans sont complètement exclus de ce système, et cette étude relève aussi qu’environ 1 millions d’enfants sont à risque de faire une étude inachevée.
Dans les milieux ruraux, 38 % des enfants de 7 à 18 ans n’ont jamais été à l’école. Autre fait à considérer, la majorité établissement scolaire en Haïti sont privées, ce qui explique dans un certain sens, la difficulté des parents à scolariser leurs enfants à cause de leurs faibles moyens économiques, et ceux qui ont la possibilité d’envoyer ces derniers à l’école, se voient limiter à leur donner une éducation au rabais puisque les écoles ayant un enseignement plus ou moins de bonnes qualités sont accessibles à ceux pouvant répondre aux exigences économiques faites par ces établissements. Ces constats montrent clairement que le système éducatif haïtien ne s’inscrit pas dans une dynamique d’équité, il est fortement marqué par l’exclusion et la disparité. D’autre part, ce système d’après Pierre Delima, est caractérisé par un déficit de la qualité de l’éducation ; un manque de gouvernance ; un rendement interne et externe inefficace et inefficient.
Loin d’être une priorité pour l’état Haïtien, l’éducation comme catalyseur de développement se veut un rêve dont toute réalité est nulle, dans la mesure où celle-ci se fait sur une base de négligence par-dessus les mots. Il en ressort que les milliers d’enfants n’ayant pas l’accès à l’éducation se voient priver d’outils nécessaires susceptibles de les permettre d’appréhender l’espace dans laquelle ils évoluent, un handicap tellement grave que y passer outre serait un abus, car une telle situation peut constituer un élément déclencheur de beaucoup de dangers pour la société.
Ce lundi 7 Août 2017, journée internationale de l’éducation, devrait être une journée de célébration tenant compte des bienfaits de l’éducation dans une société, mais la réalité sociale nous impose une indignation sans pareil à l’égard des enfants dont leur droit à l’éducation est bafoué à cause d’un système éducatif inaccessible à tout le monde. Notre plus grand besoin pour aujourd’hui n’est pas simplement la déclaration de l’intention d’une nouvelle Haïti, mais que l’on tienne à ce que la scolarisation universelle soit plus une utopie. A vouloir se vanter en tant que peuple particulier ne peut conduire à rien si l’accès à l’éducation n’est pas probant.
Texte écrit par le :
Regroupement pour la garantie du développement éducatif des Mineurs (REGADEM)
Bibliographie
PIERRE Delima. (2012). Constitutions, Lois, et éducation en Haïti. Eléments de politiques éducati ves. Le berreen/Ed.memoire.p.19.
