Alors que ses ventes plongent et que la confiance envers son logiciel de conduite autonome recule, Tesla tente un virage stratégique : la location directe dans ses propres showrooms.
Tesla expérimente désormais la location de voitures dans plusieurs de ses boutiques en Californie du Sud, notamment à San Diego et Costa Mesa. Proposées à partir de 60 dollars par jour, ces locations incluent la recharge gratuite dans les stations Supercharger ainsi que l’accès à la fonctionnalité Full Self-Driving (FSD) supervisée. La formule impose une durée minimale de trois jours et un maximum d’une semaine. Les clients séduits par l’expérience peuvent recevoir un crédit de 250 dollars s’ils achètent un véhicule dans les sept jours suivant la location.
Cette initiative survient dans un contexte délicat pour le constructeur. Après une année marquée par l’expiration du crédit d’impôt fédéral pour l’achat de véhicules électriques et un ralentissement global de la demande, les ventes de Tesla reculent fortement sur plusieurs marchés clés. En Europe, les immatriculations d’octobre 2025 ont chuté jusqu’à 89 %, sur un marché pourtant en progression.
Les analystes attribuent cet essoufflement à une concurrence accrue, à une gamme de modèles stagnante, mais aussi à la défiance croissante envers le logiciel FSD. Une enquête de l’Electric Vehicle Intelligence Report, portant sur 8 000 conducteurs, révèle que plus de la moitié jugent la technologie peu fiable et estiment même qu’elle devrait être illégale. La réputation de Tesla pâtit également des liens publics d’Elon Musk avec l’administration Trump, une proximité politique qui divise et semble rebuter une partie de la clientèle.
Alors que des acteurs comme Hertz liquident leurs flottes de Tesla en raison de la chute de la valeur de revente, le constructeur voit dans la location directe une façon de reprendre la main — à la fois en générant un revenu supplémentaire et en replaçant ses véhicules au centre de l’expérience client.
Reste à savoir si cette stratégie suffira à enrayer une dynamique de méfiance. Avec une baisse de 60 % des ventes en France et un intérêt mondial qui s’effrite, Tesla joue désormais une partie cruciale : convaincre que son innovation reste synonyme de confiance, et non de risque.

