3 juillet 2024
Digicel suspend ce 1er juillet tous les comptes MonCash non enregistrés, Pourquoi le Conatel n’exige t-il pas cette même disposition pour les cartes SIM  ?
Actualités

Digicel suspend ce 1er juillet tous les comptes MonCash non enregistrés, Pourquoi le Conatel n’exige t-il pas cette même disposition pour les cartes SIM  ?

La Banque de la République d’Haïti (BRH), qui est le régulateur du secteur des services financiers mobiles, a exigé que tous les clients des fournisseurs de services de paiement électronique soient identifiés. Pour se conformer à cette exigence, MonCash a donné à tous ses clients un délai allant jusqu’au 1er juillet pour s’identifier.

MonCash a invité et encouragé ses clients à s’identifier afin de pouvoir continuer à utiliser le système

Tout une procédure a été mise en place pour aider et permettre aux clients de terminer leur enregistrement avant ce 1et juillet.

Pour ce faire la clientèle a eu le choix entre l’une des options suivantes :

  • Se connecter à l’application MonCash et suivre les instructions pour mettre à jour leur compte ;
  • Se rendre dans les magasins Digicel avec leur téléphone et une pièce d’identité valide ;
  • Se rapprocher d’un employé de MonCash – Il y aura des équipes pour aider les utilisateurs à mettre à jour leurs comptes à travers le pays. Pour savoir où se trouvent ces équipes, suivez-nous sur les médias sociaux et attendez un SMS de notre part ; les employés seront en uniforme MonCash
  • Envoyer un e-mail à ClientsMonCash@digicelgroup.com avec le numéro de téléphone et une pièce d’identité valide en attachement ;

De nombreux observateurs, reconnaissant le rôle des cartes SIM non-enregistrées dans la  planification et  la coordination des  activités criminelles des gangs armés qui sont vendues sans contrôle sur le marché haïtien  par les compagnies de téléphone mobile., se demandent pourquoi le Conatel, le régulateur du secteur Télécom, n’exige t-il pas  une pareille disposition pour forcer les compagnies de téléphonie mobile à identifier tous leurs clients .

Les deux opérateurs de téléphonie mobile en Haïti (Digicel et Natcom) hésitent , en effet,  à désactiver les SIM non enregistrées pour plusieurs raisons principales :

Perte de revenus : Les SI non enregistrées peuvent générer des revenus pour les opérateurs grâce aux appels, aux messages et à l’utilisation des données. La désactivation de ces SIM entraînerait une perte de revenus potentielle.

Service à la clientèle : La désactivation soudaine des SIM non enregistrées peut provoquer des perturbations pour les utilisateurs qui ne sont pas au courant de cette politique. Cela peut entraîner une augmentation des appels au service clientèle et des plaintes, ce qui nécessite des ressources supplémentaires pour gérer.

Impact sur la concurrence : Dans certains cas, les opérateurs peuvent craindre que la désactivation des SIM non enregistrées ne pousse les utilisateurs vers des concurrents qui ont des politiques plus laxistes en matière d’enregistrement de SIM.

En raison de ces facteurs, les responsables en Haïti devraient adopter une approche progressive pour s’assurer que toutes les cartes SIM utilisées en Haïti sont enregistrées, par exemple en fixant une date limitée pour que cette obligation soit remplie par tous les usagers. Après cette date, toute carte SIM non enregistrée est tout simplement désactivée.

Rappelons que la politique d’enregistrement non obligatoire des SIM des téléphones mobiles  contribue au développement des activités des gangs armés criminels de plusieurs manières :

-Anonymat des communications :** Les SIM non enregistrées permettent aux criminels d’effectuer des communications anonymes, ce qui rend plus difficile pour les autorités de suivre leurs activités et de les traduire en justice.

 – Facilitation des activités illicites :** Les criminels peuvent utiliser des SIM non enregistrées pour coordonner des activités illicites telles que le trafic de drogue, le vol, ou même le terrorisme, sans craindre d’être facilement identifiés par les autorités.

Évitement de la surveillance :** Les criminels peuvent échanger régulièrement de nouvelles SIM non enregistrées pour éviter la surveillance des communications par les autorités, rendant ainsi plus difficile la collecte de renseignements et la prévention des crimes.

–  Difficulté dans les enquêtes :** L’absence de données d’identification liées aux SIM non enregistrées rend plus difficile pour les autorités de retracer les activités des criminels et de recueillir des preuves solides pour les poursuivre en justice, ce qui peut entraver les enquêtes criminelles.

–  Déstabilisation de la sécurité publique :** L’utilisation répandue de SIM non enregistrées par les criminels peut contribuer à la déstabilisation de la sécurité publique en permettant la coordination et l’exécution d’actes criminels de grande envergure, affectant ainsi la paix et la stabilité sociales.

Rappelons également les avantages que procure l’obligation d’enregistrer les SIM par les opérateurs téléphoniques dans la lutte contre les gangs criminels armés :

–  Traçabilité des communications :L’enregistrement des SIM permet aux autorités de traquer les communications des criminels, facilitant ainsi le suivi de leurs activités et la collecte de preuves pour les poursuivre en justice. Par exemple, au Rwanda, où l’enregistrement des SIM est obligatoire, les autorités ont pu utiliser ces données pour démanteler des réseaux criminels.

– Identification des suspects :Lorsque les SIM sont enregistrées, les opérateurs téléphoniques ont des informations d’identification sur les utilisateurs, ce qui facilite l’identification des suspects impliqués dans des activités criminelles. En Ouganda, par exemple, l’enregistrement des SIM a permis aux autorités de retracer et d’arrêter des membres de gangs impliqués dans des enlèvements et des extorsions.

– Prévention des activités criminelles : En rendant plus difficile pour les criminels de communiquer de manière anonyme, l’enregistrement des SIM peut dissuader certains types d’activités criminelles ou en réduire l’ampleur. Par exemple, au Kenya, l’enregistrement des SIM a contribué à réduire les cas de fraude téléphonique et d’extorsion.

Coopération internationale : Dans le cadre de la lutte contre le crime transnational, l’enregistrement des SIM peut faciliter la coopération entre les autorités de différents pays. Les données d’enregistrement des SIM peuvent être partagées avec d’autres pays pour suivre les activités des criminels qui opèrent à l’étranger.

Sécurité publique améliorée : En réduisant l’utilisation de téléphones mobiles dans les activités criminelles, l’enregistrement des SIM contribue à renforcer la sécurité publique et à protéger les citoyens contre la criminalité. Par exemple, au Ghana, où l’enregistrement des SIM est obligatoire, les autorités ont constaté une diminution des cas de vol de téléphones mobiles et d’extorsion.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.