Le monarque sans mandat ni mission connus, Ariel Henry, a quitté le pays fin février et n’a plus daigné y remettre les pieds. Près de quatre mois plus tard, le pays n’avance pas d’un pouce. Les nouvelles autorités, le CPT et le Premier ministre Conille, semblent être aussi perdus qu’un touriste sans carte dans un labyrinthe.
La crise est complexe et intense, bien sûr, mais au lieu de trouver des solutions, ils préfèrent nous gratifier de discours enflammés et inondent leurs réseaux sociaux de belles photos et vidéos. Quel spectacle!
Ils devraient comprendre que le marketing tape-à-l’œil ne peut en aucun cas changer la triste réalité d’une population affamée et terrorisée par la violence des gangs. Les autorités doivent passer aux actes. Il est temps de livrer la marchandise.
La mise en place du cabinet ministériel s’est faite sous le signe du népotisme, du partage de gâteaux et du recyclage des échoués issus des secteurs mafieux. Pourtant, les dirigeants persistent à nous rebattre les oreilles avec leurs discours de lutte contre la corruption. C’est comme si un pyromane nous donnait des leçons de sécurité incendie.
Plusieurs locaux d’institutions publiques sont désertés par les autorités elles-mêmes, y compris le Palais National au Champs de Mars et la Primature au Bicentenaire. Pendant ce temps, les gangs continuent de tuer policiers et civils. Mais, selon nos dirigeants, la peur a déjà changé de camp. On se demande bien de quel camp ils parlent, car sur le terrain, rien ne semble avoir changé.
La désespérance s’étend et les mots n’ont plus de valeur. Les belles paroles des autorités ne trompent plus personne. Il est grand temps qu’elles se retroussent les manches et agissent. Le peuple réclame des actions, pas des discours!
Marie Marclaine Bertrand