Quinze blessés lors de l’usage excessif de la force par la police contre les manifestants
Nairobi a été le théâtre d’un déploiement massif de policiers et d’attaques contre des manifestants et des journalistes, a rapporté Citizen TV dans plusieurs séquences en direct.
La police a utilisé des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des matraques pour disperser les manifestants pacifiques.
De nombreuses arrestations ont eu lieu jeudi lors d’une autre journée de manifestations contre le projet de loi de finances 2024.
Le chef de la police, Jaffet Cormier, soutient les actions de ses agents contre les manifestants du projet de loi de finances 2024. La déclaration de M. Cormier intervient alors que le bilan des manifestations dans le centre de Nairobi s’élève à 15 morts.
Après avoir enfreint la loi cet après-midi, les députés opposés au projet de loi de finances se sont joints à ceux qui demandent à la police de respecter le droit constitutionnel de manifester pacifiquement.
Désolé, pas désolé. L’inspecteur général de la police, Jaffet Cormier, affirme qu’il n’a rien à se reprocher dans la manière dont la police a traité les jeunes non armés qui manifestaient contre le projet de loi de finances 2024 au cours des trois derniers jours.
Faisant écho à sa position défensive après les manifestations sanglantes qui ont suivi le dernier projet de loi de finances, M. Cormier a déclaré jeudi qu’il respectait scrupuleusement les dispositions de l’article 37 de la Constitution, qui stipule le droit des citoyens de se réunir, de manifester et de faire grève.
Le ministère ne tolérera ni ne fermera les yeux sur les efforts déployés par les manifestants pour occuper des infrastructures gouvernementales essentielles, y compris les bâtiments du Parlement, ou pour perturber les travaux parlementaires en cours.
Au moment de la déclaration de M. Cormier, la Croix-Rouge kenyane estimait que 15 personnes avaient été soignées lors des manifestations de jeudi.
Selon un communiqué, 14 personnes ont été soignées sur place, tandis qu’une personne a été transportée à l’hôpital national Kenyatta. Prévenus par les mobilisateurs de s’abstenir de toute incitation à la violence, les participants aux manifestations du centre de Nairobi ont respecté leur code de conduite, ne portant ni pierres ni autres armes, mais des pancartes, et scandant à plusieurs reprises qu’ils venaient en paix.
À Kisumu, trois personnes ont été blessées lors de manifestations contre la loi de finances. Comme mardi, les manifestants ont été attaqués par la police, qui a utilisé des canons à eau, de l’eau teintée et des gaz lacrymogènes.
Le président du PMOI, Kalonzo Mosioka, s’est joint aux dirigeants pour demander à la police de respecter le droit constitutionnel de manifester pacifiquement.
Mardi, la Law Society of Kenya a mis en garde les forces de police nationales contre la criminalisation inconstitutionnelle des manifestations pacifiques. Cet avertissement faisait suite à une déclaration du commandant de la police de Nairobi, Adamson Bunge, déclarant illégale la manifestation prévue.
Les journalistes, comme ce fut le cas lors des manifestations de l’année dernière contre le projet de loi de finances, n’ont pas été épargnés par les brutalités policières, ce qui a incité le Conseil des médias du Kenya à émettre un avertissement.
source : Citizen TV