La deuxième ville du pays court le risque de connaître le même sort que Port-au-Prince. L’augmentation massive du nombre de déplacés internes et de l’immigration locale, en soi, n’est pas un problème. Le véritable danger réside dans l’absence totale de vision stratégique des autorités étatiques en matière de gestion démographique et urbaine.
La population du Cap-Haïtien croît de manière exponentielle, tandis que les infrastructures demeurent pratiquement inchangées. Aucun investissement économique majeur n’est engagé pour répondre aux besoins de milliers de jeunes sans emploi. Or, selon les théories sociales, l’absence d’opportunités professionnelles chez les jeunes équivaut à une exclusion sociale et économique, laquelle conduit inévitablement à une insécurité généralisée.
Il n’est pas nécessaire d’invoquer une multitude de concepts théoriques pour développer une ville. Le principe est connu : investir de manière cohérente et durable dans tous les secteurs — création d’emplois, infrastructures routières, aménagement urbain, services publics, entre autres.
Compte tenu de l’importance de la diaspora haïtienne, le Cap-Haïtien aurait pu devenir l’un des principaux pôles d’investissement du pays. Malheureusement, la ville fait face à une diaspora insuffamment structurée et à un conseil municipal dépourvu de vision ambitieuse, enfermé dans des pratiques monotones, traditionnelles et inefficaces.
Les Capois et les Capoises doivent impérativement prendre en main le développement de leur ville, avant qu’il ne soit trop tard.
Alceus Dilson
Communicologue, juriste
Alceusdominique@gmail.com

