À Pernier, situé à quelques kilomètres de l’École nationale de Police (ENP), des bandits armés empoisonnent le quotidien des habitants en assassinant, rançonnant et expulsant des familles en toute impunité. La Police nationale d’Haïti (PNH) est absente depuis la fin du mois de janvier 2023, suite à la destruction par les gangs du bâtiment abritant le Sous-Commissariat de Pernier.
C’est un quotidien insoutenable vécu par les habitants de Pernier et des localités avoisinantes. Les bandits procèdent à des visites domiciliaires, menacent les résidents et les contraignent à verser de l’argent continuellement, selon les proches des victimes. Pour extorquer de l’argent, les criminels pointent leurs armes sur les habitants, les confrontant à des expériences traumatisantes.
Les bandits exercent un contrôle absolu sur la vie et les activités socioéconomiques de Pernier, ce qui impacte grandement la communauté. Dans les transports en commun, ils rançonnent les chauffeurs et les passagers. Des points de péage contraignent les motocyclistes et automobilistes à payer 100 gourdes à chaque passage, provoquant l’indignation au sein de la communauté de Pernier. De plus, ils dépouillent les usagers de la voie publique, qui se voient obligés de céder à leurs exigences.
Dans les marchés publics, commerçants et consommateurs subissent également la tyrannie des gangs. Les chefs de famille sont systématiquement attaqués et rançonnés par des criminels qui ont transformé les espaces commerciaux en terrains conquis. À Pernier 17, près du Lycée, les membres liés aux groupes armés normalisent leurs méfaits, dans un climat d’indifférence totale des autorités policières. La population, désespérée, appelle à l’intervention des forces de l’ordre, absentes dans la zone depuis janvier 2023, pour neutraliser les criminels.
Hervé Noel
vevenoel@gmail.com