2 juillet 2024
Kenya/Haïti : Un tribunal entend ce mercredi une plainte contestant le déploiement de la police kenyane en Haïti
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Kenya/Haïti : Un tribunal entend ce mercredi une plainte contestant le déploiement de la police kenyane en Haïti

La Haute Cour entendra mercredi une plainte contestant le déploiement de la police kenyane en Haïti dans le cadre d’une mission soutenue par l’ONU.

Le procès, mené par le leader de la Thirdway Alliance Kenya, le Dr Ekuru Aukot et Miruru Waweru, remet en question le « mépris flagrant » du gouvernement à l’égard d’une décision de janvier qualifiant le déploiement d’inconstitutionnel et d’illégal.

Le Dr Aukot soutient que la Haute Cour devrait déclarer les autorités kenyanes coupables d’outrage au tribunal pour leurs efforts persistants visant à déployer des officiers dans ce pays en difficulté.

« Il n’y a pas deux solutions ; nous devons faire preuve d’une totale fidélité à notre Constitution. Un accord aurait été signé entre le Kenya et Haïti pour permettre le déploiement, mais la loi exige que cet accord soit publié dans la Kenya Gazette. Où est-il? Il y a trop d’incohérences concernant ce déploiement », a-t-il déclaré au Standard dans une interview.

« La Haute Cour s’est prononcée clairement sur cette question en janvier, mais ce à quoi nous assistons est une violation totale de notre Constitution. La lutte est engagée et nous sommes prêts à faire appel si les choses ne se passent pas comme nous le souhaitons devant la Haute Cour. Nous irons encore plus loin et éventuellement demander audience à la Cour suprême », a-t-il ajouté.

Dans son jugement de janvier, la Haute Cour a arrêté le déploiement au motif qu’il n’existait aucun accord de réciprocité entre les deux pays pour l’autoriser. Le mois dernier, le déploiement controversé en Haïti a été retardé, apparemment en raison de préparatifs inachevés sur le terrain. Des informations indiquent que les conditions n’étaient pas encore réunies à Port-au-Prince pour recevoir le contingent d’officiers, y compris une base pour les accueillir.

Le litige survient alors que l’hostilité s’intensifie en Haïti, avec des rapports indiquant que des gangs ont tué trois policiers alors qu’ils patrouillaient à Port-au-Prince, une section de la capitale contrôlée par le chef de gang Jimmy « Barbecue » Cherizier.

Selon les autorités policières de ce pays des Caraïbes, un groupe d’hommes armés travaillant sous la direction de Cherizier ont tendu une embuscade à un véhicule de patrouille de l’unité anti-gang de la polce dans le quartier Delmas 18 et y ont incendié.

Les responsables américains et kenyans se sont montrés réticents à discuter des détails du déploiement.

Des informations internes indiquent que les agents qui seront prochainement déployés suivent actuellement une formation de haut niveau à l’Administration Police Training College (APTC) d’Embakasi.

« Les officiers sont formés à la guerre tactique urbaine pour les préparer à combattre dans des espaces ouverts, compte tenu du terrain qui les attend en Haïti », a déclaré un officier proche des préparatifs.

« Il s’agit d’un déploiement pas comme les autres. Au-delà des compétences nécessaires, ils sont également formés au maniement de diverses armes, ce qui dure environ trois mois », a ajouté l’officier.

La maîtrise de la langue est également un élément essentiel de la préparation. « La communication est importante dans ce déploiement à l’étranger, c’est pourquoi l’accent est mis sur la formation des officiers au français et au créole, les principales langues parlées en Haïti. Je peux vous assurer avec certitude qu’il n’y a pas de retour en arrière sur ce déploiement », a déclaré un officier supérieur impliqué dans la préparation.

Le Kenya prévoit de déployer plus de 1 000 agents en Haïti pour aider à contrôler la violence des gangs. Les agents proviennent de diverses unités de police, notamment l’Unité de déploiement rapide (RDU), l’Unité anti-vol de stocks (ASTU), l’Unité des services généraux (GSU) et l’Unité de patrouille frontalière (BPU).

« Mais dans ce cas, la préparation semble avoir été reléguée au second plan. Par exemple, est-ce que quelqu’un garantit une assurance-vie aux officiers qui seront déployés ? Les membres de leur famille immédiate ont-ils bénéficié de conseils et d’un soutien en matière de santé mentale ? C’est une question de vie ou de mort ; vous pouvez revenir chez vous mort ou vivant, c’est la réalité », a-t-il ajouté.

Les réseaux sociaux regorgent de vidéos et d’images, vérifiées et non vérifiées, prétendument filmées par des gangs, montrant des images sanglantes de meurtres et de destructions. « Imaginez ce que ces images font aux familles dont les proches participent à cette mission. Il doit y avoir un moyen de leur offrir un soutien psychosocial et une préparation mentale.

Des rapports indiquent qu’une délégation de l’équipe avancée du Kenya, déployée le mois dernier pour diriger les préparatifs, est rentrée dans le pays. Une partie de leur mission consistait à inspecter la construction de la base qui accueillera les officiers.

Un groupe de pression basé en Haïti, le Mouvement Inoubliable Dessalines Jean Jacques (MUDJJ), a appelé le Kenya à se retirer de la mission et à permettre à Haïti de résoudre ses problèmes de manière interne.

« En tant que descendants de l’empereur Jean Jacques Dessalines, nous nous engageons à défendre notre souveraineté contre toute présence militaire étrangère. L’ingérence extérieure dans nos affaires intérieures est inacceptable », lit-on dans un communiqué du groupe.

Le MUDJJ a exhorté la Haute Cour du Kenya à rendre un verdict équitable qui défend la justice et la souveraineté des nations. « La décision de la Haute Cour aura un impact sur l’avenir d’Haïti et témoignera de la force et de l’intégrité de la justice africaine.

Le Conseil national de sécurité a demandé au Parlement en octobre de l’année dernière d’approuver le déploiement de policiers kenyans.

Le Parlement a approuvé le déploiement de policiers en Haïti pour contribuer au rétablissement de l’ordre.

Source : The Standard

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