À Port-au-Prince, les morts par balle ne se comptent plus
Dans moins de 24 heures, au moins 5 personnes ont été assassinées à Port-au-Prince. Avant l’arrivée de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), la montée des actes d’insécurité fait craindre le pire, ont commenté des citoyens.
Des individus armés circulant à motocyclette, ont assassiné, le mercredi 29 mai, à la rue Capois, le directeur de l’École Soeurs Sainte-Marie des Anges, Garcia Dominique Petit Papa. Selon des témoins, la victime tentait de résister à une tentative d’enlèvement quand il a été abattu. Atteint de plusieurs balles, son véhicule a pu finir sa course contre un mur.
D’autres scènes de violence plus macabres comme la découverte, ce jeudi à Delmas 19, de trois cadavres criblés de balles font craindre une remontée des cas d’assassinat en série à Port-au-Prince. Les escadrons de la mort opèrent dans quartiers désertés par des leurs résidents, mais contrôlés par des gangs. Depuis les évènements du 2 février dernier au cours desquels deux grands centres carcéraux de la capitale (le Pénitencier national et la Prison civile de Croix-des-Bouquets) ont été attaqués et vidés par la coalition criminelle de «Viv ansanm», le climat sécuritaire s’est pratiquement dégradé.
Dans le centre-ville de Port-au-Prince, dans les périphéries du Palais national, des cadavres dévorés par des chiens errants répandent la puanteur. Parallèlement, des cas de citoyens attaqués par des bandits dans les parages de la Banque de la République d’Haïti (BRH) sont rapportés dans la presse. Trois employés de la section des services de voirie de la Mairie de Port-au-Prince sont sortis blessés mercredi par balle d’une attaque armée perpétrée par des criminels sur le Bicentenaire. Sous les yeux des policiers retranchés dans un blindé qui sillonne la zone, ils ont failli être exécutés, ont-ils témoigné dans des médias sociaux.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com