Par Patrick Prézeau Stephenson
Le paysage politique en Haïti reste tumultueux, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) étant confronté à des conflits internes qui menacent sa stabilité et son efficacité. Alors que cet organe crucial navigue sur le terrain complexe de la gouvernance de transition, la communauté internationale suit de près ses progrès, prête avec un plan de secours en cas de défaillance du CPT. La nécessité d’un plan B a été soulignée par les récents événements et déclarations de personnalités clés telles que Pierre Espérance, Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), et le général américain à la retraite Russel L. Honore.
La situation actuelle
Le CPT, établi pour guider Haïti à travers une période de transition, a été embourbé dans des conflits internes qui minent sa mission. La dernière controverse concerne la désignation d’Edgard Leblanc Fils comme président du CPT. Ce geste, perçu par certains comme un coup contre le consensus de l’accord du 3 avril, a intensifié la discorde au sein du conseil. Espérance a critiqué ce manque de consensus, avertissant qu’il compromet la légitimité et l’efficacité du conseil.
Le 14 mai, lors d’une interview sur l’émission « Le Rendez-vous » de Volcy Assad, Espérance a souligné l’urgence pour le CPT de respecter l’accord du 3 avril. Cet accord énonce des étapes cruciales pour la stabilisation politique et les réformes de gouvernance. Le non-respect de cet accord, a-t-il averti, entraînerait des conséquences graves, y compris la mise en œuvre d’un plan B par la communauté internationale.
La perspective du général Honoré
Le général à la retraite Russel L. Honore, une figure proche de la Maison Blanche, a également souligné l’urgence d’une action décisive dans un tweet. Il a appelé à des mesures immédiates pour stabiliser Haïti, plaidant pour la nomination d’un Premier ministre ou l’application de l’article 149 de la Constitution haïtienne. Son message était clair : la communauté internationale ne restera pas passive alors que la crise politique en Haïti s’aggrave. L’appel d’Honoré à « diriger, suivre ou dégager » souligne l’impatience et la détermination des parties prenantes internationales.
L’accord du 3 avril
L’accord du 3 avril est essentiel pour l’avenir d’Haïti, définissant une feuille de route que le CPT doit suivre. Il comprend des engagements pour renforcer la gouvernance, assurer la sécurité publique et préparer des élections démocratiques. Espérance a insisté sur le fait que le respect de cet accord est non négociable. L’incapacité du CPT à honorer cet accord met en péril non seulement sa cohésion interne, mais aussi sa crédibilité auprès des partenaires internationaux.
La nature du plan B
Bien qu’Espérance n’ait pas révélé de détails spécifiques sur le plan B, sa présumée existence reflète la préparation de la communauté internationale à intervenir si le CPT échoue. Ce plan alternatif inclut probablement une supervision internationale plus directe ou même le remplacement du CPT par un organe de gouvernance plus efficace. La logique derrière le plan B est de prévenir le vide politique et le chaos qui découleraient de l’effondrement du CPT, assurant ainsi la continuité de la gouvernance et la poursuite des réformes nécessaires.
Les implications du plan B
La mise en œuvre du plan B signifierait un changement majeur dans la dynamique politique d’Haïti. Elle indiquerait la perte de confiance de la communauté internationale dans la capacité du CPT à gouverner efficacement. Une telle démarche pourrait inclure :
1. Nomination d’un gouvernement intérimaire : Un gouvernement intérimaire sanctionné par la communauté internationale pourrait être établi pour assumer les responsabilités de transition du CPT en appliquant l’article 149 de la Constitution.
2. Augmentation de la surveillance internationale : Une plus grande implication des organismes internationaux tels que les Nations Unies ou les organisations régionales pour superviser le processus de transition et garantir le respect des mandats de réforme.
3. Renforcement des mesures de sécurité : Déploiement de forces de sécurité internationales pour stabiliser le pays et soutenir la mise en œuvre des réformes cruciales.
Conclusion
La possibilité de la mise en œuvre du plan B souligne le moment critique auquel Haïti se trouve. Le CPT doit surmonter ses conflits internes et respecter l’accord du 3 avril pour éviter de déclencher une plus grande ingérence internationale. Comme l’ont articulé Espérance et le général Honore, le temps de l’action décisive est maintenant. Le CPT doit se concentrer sur les « grands chantiers urgents » — les réformes essentielles et les mesures de sécurité nécessaires pour ouvrir la voie à une Haïti stable et démocratique. Ne pas le faire mettra non seulement en péril leur position actuelle, mais ouvrira également la porte à des acteurs externes pour intervenir et orienter le pays selon leurs propres termes.
Références
[1] Daniel Zéphyr, 14/05/2024 Il y a déjà un plan B pour remplacer le Conseil Présidentiel de Transition, selon Pierre Espérance | Gazette Haiti
Last edited3:25 PM · May 13, 2024
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